Le premier rapport du colloque international de Royaumont sur « La direction de la cure et les principes de son pouvoir » publié dans La psychanalyse (vol 6, p. 169) en 1961, puis dans les Ecrits en 1966, est donné en cinq chapitres :
- Qui analyse aujourd’hui ?
- Quelle est la place de l’interprétation ?
- Où en est-on avec le transfert ?
- Comment agir avec son être
- Il faut prendre le désir à la lettre
Jacques Lacan y dénonce les dérives et innovations malheureuses post-freudiennes et préconise un retour à Freud pour, de là, avancer selon ses propres innovations (notamment le rôle du signifiant) en confortant et en généralisant la découverte freudienne sans la dévoyer. Nous proposons ici une lecture du cinquième chapitre, sections une à six.
Le vœu et le désir
L’ouverture du chapitre sur le désir est un retour au Freud du début de la psychanalyse, celui qui rédige son premier ouvrage, Die Traumdeutung2 et qui confie son
1 Note de Lacan « Ce rapport est un morceau choisi de notre enseignement. Notre discours au Congrès et les réponses qu’il a reçues, l’ont replacé dans sa suite. »
2 Souvent traduit par « L’interprétation des rêves », le titre de l’ouvrage serait plus proche, selon Lacan, de « La signifiance des rêves » ou de « La mantique des rêves ».
insatisfaction à l’ami d’alors, le médecin Wilhelm Fliess : la fiancée ne lui convient pas3. Freud a rencontré la résistance du désir hors-sens : l’objet de son étude (le rêve et l’inconscient) ne cède pas devant l’approche qu’il veut scientifique et les cheminements tortueux auxquels il est contraint sont pour lui la marque d’une complexité non maîtrisée.
Il envisage à cette époque déjà une dualité dans l’appareil psychique qui n’est pas sans évoquer la duplicité que Lacan attribuera plus tard au signifiant, c’est-à-dire la possibilité de substitution, de déplacement ou de compromis entre éléments psychiques de statut différent. Par exemple :
- Il rapporte que ce sont des vœux anodins (Wunsch) ou des pensées inabouties de la veille qui ouvrent la voie du rêve à une autre requête, plus forte et plus complexe, que Freud nomme également Wunsch ; mais ce mot – au bruit de pétard mouillé dit Lacan – est trompeur car cette requête a la puissance et la permanence du désir lacanien. Pour illustrer le rapport entre les deux, Freud compare le vœu diurne à un entrepreneur qui trouve les capitaux (l’énergie psychique nécessaire à la réalisation du vœu) chez un investisseur intéressé (le désir inconscient)4.
- Il présente le symptôme comme une substitution résultant d’un compromis entre deux éléments, l’un anodin (par exemple les vêtements de la jeune femme empêchée d’aller seule dans les magasins) et l’autre devenu traumatique, l’attouchement par l’épicier de la fillette qu’elle a été5.
- Il voit que la belle bouchère s’identifie dans le rêve à son amie, qui est pourtant sa rivale puisqu’elle la soupçonne d’intéresser son mari.
Mis au défi, Freud veut comprendre et, fin psychologue, trouve une solution sensée à l’énigme posée par la bouchère espiègle : son rêve ne dit pas l’échec d’un vœu qui aurait été d’organiser un dîner pour son amie mais, conformément à la thèse freudienne, la réalisation d’un souhait, celui de rester l’enjeu du désir de son mari : « Elle se met à la place de son amie dans le rêve, parce que celle-ci se met à sa place auprès de son mari, parce qu’elle voudrait
3 Lettre 118 du 11 septembre 1899 à W. Fließ : « Ce qui concerne le rêve me semble inattaquable, c’est le style qui me déplaît, car il m’a été impossible de trouver des expressions élégantes et simples et je me suis égaé dans des descriptions pittoresques en me servant de circonlocutions » et lettre 119 du 21 septembre 1899 : « Il y a, caché quelque part en moi, un certain sentiment de la forme, une appréciation de la beauté, c’est-à-dire une sorte de perfection, et les phrases entortillées qui, dans mon livre sur les rêves, s’étalent avec leurs circonlocutions mal ajustées à la pensée, ont gravement heurté l’un de mes idéaux. Je ne pense pas avoir tort en considérant ce défaut comme l’indice d’un manque de maîtrise du sujet. »
4 L’interprétation des rêves Ch. VII §3.
5 Sigmund Freud, Esquisse d’une psychologie.
prendre, dans l’estime de son mari, la place de son amie6. » C’est parce que le rêve s’oppose à la rencontre et par conséquent à l’arrondissement de sa rivale (Abrundung der Körperformen) dont la maigreur devrait la maintenir hors du champ d’intérêt du boucher.
Mais il ne se satisfait pas de cette explication car une pièce du puzzle n’a pas trouvé sa place. En insistant, une seconde interprétation plus fine (l’idée selon laquelle ce rêve exprime aussi le désir d’avoir un désir insatisfait) s’ajoute et se superpose à la précédente sans s’y opposer : une illustration de la fréquente double signification (Doppelsinnigkeit) des rêves et des autres formations psychopathologiques, dit-il. Le texte conserve effectivement les traces des contorsions auxquelles Freud a été contraint par l’objet de son étude (le rêve et l’inconscient) pour parvenir à une description ordonnée et objective de ses observations et déductions :
« Nous savons qu’à l’époque de son rêve du désir non comblé, notre malade s’efforçait dans la réalité de refuser un de ses désirs (le sandwich au caviar). L’amie avait aussi exprimé un vœu, celui d’engraisser, et il n’y aurait rien d’étonnant à ce que notre malade eût rêvé qu’un souhait de son amie ne s’accomplit pas. Elle souhaite bien en effet que le désir de son amie (le désir d’engraisser) ne soit pas accompli. Mais au lieu de cela, elle rêve qu’elle-même voit un de ses désirs non accompli. Le rêve acquiert un sens nouveau, s’il n’y est point question d’elle mais de son amie, si elle s’estime à la place de celle-ci, ou, en d’autres termes, si elle s’est identifiée avec elle7. »
Notons la distance entre les deux interprétations, la première étant celle de la méthode psychologique (un sujet qui raisonne et agit en conséquence) et la seconde montrant un sujet qui ne se rend pas compte de ce qu’il fait, qui est mû par quelque chose de plus radical que sa
« pensée » ; nous voyons poindre le désir lacanien en tant qu’effet de langage, effet du signifiant.
Dans l’approche structuraliste de Lacan, en 1958, c’est la logique du signifiant qui produit le désir de l’homme : « Le désir de l’homme, c’est le désir de l’Autre. » Il vient de rappeler (Chapitre IV, §10) que la nécessité d’en passer par le signifiant pour obtenir la
6 « Sie setzt sich an die Stelle der Freundin im Traum, weil diese sich bei ihrem Mann an ihre Stelle setzt, weil sie deren Platz in der Wertschätzung ihres Mannes einnehmen möchte » (GW Bd II/III s 156).
7 « Wir haben gehört daß die Patientin gleichzeitig mit ihrem Traum von der Wunschverweigerung bemüht war, sich einen versagten Wunsch im Realen zu verschaffen (die Kaviarsemmel). Auch die Freundin hatte einen Wunsch geäußert, nämlich dicker zu werden, und es wurde uns nicht wundern, wenn unsere Dame geträumt hätte, der Freundin gehe der Wunsch nicht in Erfüllung. Es ist nämlich ihr eigener Wunsch, daß der Freundin ein Wunsch – nämlich der nach Körperzunahme- nicht in Erfüllung gehe. Anstatt dessen träumt sie aber, daß ihr selbst ein Wunsch nicht erfüllt wird. Der Traum erhält eine neue Deutung, wenn sie im Traum nicht sich, sondern die Freundin meint, wenn sie sich an die Stelle des Freundin gezetzt oder, wie wir sagen konnen, sich mit ihr identifiziert hat. » (TD s 154).
satisfaction des besoins vitaux implique que ces derniers soient coupés, morcelés, filtrés et modelés aux défilés de la structure du signifiant. Une fois fixés par des signifiants en leur registre synchronique d’oppositions entre éléments irréductibles, ces fragments (des besoins partiels en quelque sorte) peuvent être mobilisés, toujours par les signifiants, mais cette fois en leur registre diachronique fait de chaînes, de combinaisons et de substitutions. C’est pourquoi le désir qui en résulte doit être pris à la lettre, hors sens, car il est pure combinaison de signifiants gravée dans un corps. Il tire de là sa force et sa permanence que Freud avait constatées : pour lui aussi, le désir était indestructible.
La modélisation lacanienne par le signifiant permet de distinguer les deux interprétations freudiennes du rêve, d’abandonner la première (la méthode psychologique qui laisse une part trop grande à la compréhension et au raisonnement pour qu’elle puisse rapporter quelque chose de l’inconscient) et d’approfondir la seconde qui dit quelque chose de la structure hystérique : ce n’est pas un hasard si les deux femmes ont toutes deux construit un désir insatisfait dans le réel (ein versagter Wunsch im Reale). « Sa jouissance est d’empêcher le désir. C’est là une des fonctions fondamentales du sujet hystérique dans les situations qu’elle trame – empêcher le désir de venir à terme pour en rester elle-même l’enjeu. »
L’identification de la bouchère à son amie n’est donc pas fortuite ; c’est la structure de l’hystérique que de chercher le désir de l’Autre et ce par de multiples canaux, comme ici la bouchère qui entend que :
- l’amie maigre veut dîner chez elle car on y mange bien et… on y voit le boucher ;
- l’amie aime le saumon et veut s’arrondir ;
- le mari aime les rondeurs mais complimente l’amie maigre et… veut maigrir.
Grâce à cet entrelacs de désirs qu’elle sait capter mieux que personne, elle peut avancer masquée à elle-même car son désir doit rester caché à elle-même et demeurer insatisfait pour qu’elle reste désirante (sa jouissance réside dans l’obstacle qu’elle place elle- même devant son désir). « L’hystérique introduit en effet une ombre qui est son double [une marionnette], sous les espèces d’une autre femme, par l’intermédiaire de laquelle son désir trouve précisément à s’insérer, mais de façon cachée, pour autant qu’il faut qu’elle ne le voie pas8. »
Ainsi le rêve de la belle bouchère satisfait ses deux vœux :
- un vœu contingent non formulé la veille (ne pas offrir de dîner à son amie) ;
8 J. Lacan, Le Séminaire, Livre VI (1958-1959), Le désir et son interprétation, Paris, Le Seuil, 2013, p. 505.
- et un désir structurel (celui d’avoir un désir insatisfait) qui est satisfait par déplacement (substitution du signifiant « désir insatisfait de saumon » au signifiant « désir insatisfait de caviar ») puisque c’est l’amie qui est privée de saumon fumé. C’est ainsi que la bouchère cache son désir derrière celui de son amie car pour chacune, leur désir (de caviar pour l’une, de saumon pour l’autre) est le signifiant même de leur désir d’avoir un désir insatisfait.
Le rêve comme métaphore du désir
La possibilité qu’un désir soit le signifiant d’un autre désir (et que ce dernier soit donc le signifié du premier), cette possibilité mise en évidence dans le rêve de la belle bouchère nous montre la puissance du concept de signifiant que Lacan a forgé pour nous parler de l’inconscient freudien9. Avec son outil il reformule l’affirmation présente dans toute la Traumdeutung selon laquelle tous les mécanismes de l’inconscient relèvent du désir qui est lui-même l’effet du langage, donc du signifiant. Ainsi nous pouvons voir :
-
- dans l’opposition signifiant-signifié représentée par la barre horizontale ce qui conditionne l’émergence de l’ordre symbolique structuré par les lois du signifiant,
- et dans la perméabilité de cette frontière ce qui conditionne la figure de la métaphore, cousine féconde de la métonymie.
Plus tard, avec un autre langage, celui de la topologie, il reformulera ce paradoxe rejeté par le bon sens, la possibilité de passer de l’autre côté sans avoir à traverser ; la bande de Moebius nous sera proposée comme un moyen d’opérer en nous le décentrement de notre conception du sujet. « Je pense que mes élèves apprécieront l’accès que je donne ici à l’opposition fondamentale du signifiant au signifié, où je leur démontre que commencent les pouvoirs du langage10… »
Freud avait repéré, sans pouvoir les nommer, les deux figures chères à Lacan que sont la métaphore et la métonymie : dans le rêve, le saumon s’est substitué au caviar (par identification de la bouchère à son amie, dit-il) indiquant par là que le rêve est la métaphore du désir de la bouchère, puisqu’il substitue un signifiant (de désir) à un autre. Mais ce désir de caviar a la particularité d’avoir été volontairement, consciemment barré (elle a persuadé
9 Il utilisera le terme de linguisterie pour s’affranchir de la linguistique dont il utilise des outils après les avoir modifiés.
10 J. Lacan, « La direction de la cure », dans Écrits II, Paris, Le Seuil, coll. « Points essais », 1999, p. 99.
son mari qu’elle veut du caviar et lui demande de ne pas la satisfaire) ce qui fait du mot
« caviar » lui-même le signifiant d’un désir insatisfait :
« …le désir, s’il est signifié comme insatisfait, l’est par le signifiant : caviar, en tant que le signifiant le symbolise comme inaccessible, mais que, dès lors qu’il se glisse comme désir dans le caviar, le désir du caviar est sa métonymie : rendue nécessaire par le manque à être où il [le désir insatisfait] se tient11. »
La puissance du langage est illustrée par cette métonymie qui parvient à signifier l’impossible (comment dire un désir qui veut ne pas se réaliser, c’est-à-dire… ne pas être un désir ?). La richesse de la métonymie réside dans son « peu de sens » qui ouvre la possibilité pour un signifiant d’héberger des antonymes sans être disqualifié. La proximité avec la logique formelle vide de sens est probablement une des causes d’erreurs dans les interprétations qui suivent la piste de la signification (voir les errements d’Ernst Kriss avec le faux plagiaire), alors que « l’interprétation est du sens et va contre la signification12 ».
Le désir ne fait qu’assujettir ce que l’analyse subjective
Le rêve signifie quelque chose, telle est la thèse de la Traumdeutung dont l’auteur est plus proche d’un Champollion à la recherche d’un déchiffrage des rêves que d’un thérapeute dressant un tableau clinique des troubles psychologiques vus à travers les rêves. « Dire que la doctrine freudienne est une psychologie est une équivoque grossière13. »
Du décodage au langage il n’y a qu’un pas que Freud franchit quand il lui semble que ce flux signifiant émane d’ailleurs que de la personne du rêveur, car une fois réveillé ce dernier est non seulement incapable de décoder son rêve mais en plus se montre surpris d’apprendre quelque chose sur lui-même dans la traduction proposée par l’analyste. Cette découverte, Freud l’a faite « dans le flux signifiant dont le mystère consiste en ce que le sujet ne sait pas même où feindre d’en être l’organisateur14 ». Il y a donc un savoir qui se dit dans une forme que Freud assimile explicitement au rébus ; or juxtaposer des pictogrammes signifiants indépendants (les différentes scènes ou images d’un rêve) pour signifier quelque chose (un désir) est-ce très différent de juxtaposer des mots dans une phrase pour dire quelque chose ?
11 P. 99-n100.
12 J. Lacan, « L’étourdit », dans Autres Ecrits, Paris, Le Seuil, 2001, p.480.
13 p.100.
14 p.100.
C’est son besoin de savoir qui favorise l’intuition géniale de Freud : et si cela provenait d’ailleurs que du moi psychologique ? Et si c’était, à défaut de la norme, la condition de l’humanité que le moi défini par la psychologie ne soit pas seul et maître en sa demeure ? Alors ce qui se dit là est dit sur une autre scène (ein anderer Schauplatz), comme dans un autre pays avec une autre langue, un lieu où le rêveur est, au mieux, un spectateur assisté d’un traducteur qui l’aide à dévoiler le désir auquel il est assigné par le langage, ou le plus souvent, un spectateur contraint et ennuyé par un théâtre qui se répète et qui, croit-il, ne le concerne pas vraiment. C’est la destitution du moi, dans les deux cas !
Le rêve ne vise pas la satisfaction du désir mais sa reconnaissance
Si le rêve est l’œuvre du désir, « repli narcissique de la libido et désinvestissement de la réalité » pour se faire re-connaître, ce n’est pas pour se réaliser et disparaître, mais au contraire pour prolonger le temps de parloir que lui permet le sommeil (la belle ne peut se faire entendre que quand les volets sont ouverts). De toutes façons, ce n’est pas en dormant qu’on peut satisfaire un désir, on pourrait tout au plus le voir satisfait… en rêve, mais alors vient immédiatement le temps de conclure par… le réveil, pour pouvoir continuer… à rêver, dit Lacan.
À cette difficulté s’ajoute celle du déchiffrage, car le désir ne peut se saisir que dans l’interprétation.
Un rêve après tout n’est qu’un rêve
Trop souvent la voie royale ouverte par Freud est délaissée au profit de l’analyse du transfert qui, sous couvert du renforcement du moi et de la reconduite à des
« désirs normaux », se permet tous les forçages par la voie de la suggestion. Lacan en dénonce l’impasse où se produit la répétition du symptôme, répétition présentée par ces psychanalystes comme le signe d’une guérison en cours « on ne guérit pas parce qu’on se remémore. On se remémore parce que l’on guérit15 » et son issue dramatique dans certains cas particuliers.
Tout va bien ainsi, les symptômes et les patients se reproduisent, subsiste juste un doute sur la reproduction (entendons : la formation) des psychanalystes !
15 p.101.
Le caviar, c’est elle aussi qui n’en veut pas
C’est donc dans la Traumdeutung que Freud livre les essentiels de sa doctrine. « Il n’est pas possible autrement [c’est-à dire sans la lire] ni de comprendre ce qu’il entend par le désir du névrosé, par refoulé, par inconscient, par l’interprétation, par l’analyse elle-même, ni d’approcher quoi que ce soit de sa technique ou de sa doctrine16. »
Mis au défi par la bouchère espiègle, il la démasque et admet l’incroyable : il existe un désir de désir insatisfait et c’est typiquement celui de l’hystérique. Elle est comblée par son mari, un bon vivant qui sait percevoir le désir de l’autre comme l’atteste sa réponse au peintre, et c’est pourquoi, croyant simplement jouer à le taquiner, elle lui interdit de satisfaire son désir de caviar. Elle ne sait pas que dans ce jeu anodin en apparence (se priver d’une petite satisfaction), le caviar est le signifiant métonymique de son désir inconscient d’un désir insatisfait, insatisfaction nécessaire cette fois car, en tant qu’hystérique, seul un désir insatisfait lui garantit la pérennité de son être. C’est l’embarquement du signifié désir dans le signifiant caviar qui confère à ce dernier son pouvoir métonymique : le caviar lui-même en vient à signifier le désir insatisfait (Que désire la bouchère ? du caviar, mais c’est elle aussi qui n’en veut pas !)
16 p.102. Ajoutons que les fondations sur lesquelles repose la Traumdeutung sont restées cachées, puisque le brouillon que son ami W. Fliess détenait a été retrouvé et publié en 1950 sous le titre Entwurf einer Psychologie – Esquisse d’une psychologie. Lacan y consacre plusieurs séances de son séminaire, notamment celle du 25 novembre 1959 dans L’éthique de la psychanalyse.