Analuein n° 17 – Décembre 2011

EDITORIAL
Trente ans
Laurence Joseph

Nous ne pouvons pas aborder cet édito d’Analuein sans évoquer les trente ans de la mort de Jacques Lacan au mois de septembre dernier. Cette date anniversaire a été largement reprise dans la presse, les radios et la télévision. Le témoignage et la filiation étaient au cœur des débats et des publications, une question sans cesse s’entendait : qui a vraiment connu Lacan, qui était cet homme, qui a su voir au-delà des apparences et presque coincer la « substance Lacan»?
En écoutant le flot de témoignages et d’anecdotes, je me faisais la réflexion suivante : voici une famille qui a perdu son père, frères et sœurs se réunissent pour reconstituer le corps et la voix du père mort.

Analuein n° 17 – Décembre 2011

Analuein n° 16 – Juin 2011

EDITORIAL
Hervé Gisie
Le précédent numéro s’était ouvert avec Daniel Lemler sur la question de la transmission et le
passage de relais d’une génération à une autre et sur le souhait de sortir de la politique d’« après moi le déluge » en nous proposant de faire acte de transmission, sans toutefois ignorer que ce qui se transmettra nous aura échappé.
Aujourd’hui, l’actualité tous azimuts nous donne l’occasion de proposer ces deux questions en guise de préambule : les enfants sont-ils des victimes expiatoires des crimes, de l’amour propre, de la cupidité ou du délire de leurs pères ou de leurs mères ? Faut-il le sacrifice de l’enfant pour un monde meilleur ? Quoiqu’il en soit, le printemps arabe est parti du fond de la Tunisie, sous l’impulsion de la jeunesse, initié par le sacrifice d’un fils du peuple – jeune chômeur diplômé – livré aux flammes. Les révoltes populaires qui viennent de se dérouler au Maghreb et qui se poursuivent au Proche-Orient inaugurent-elles une « métamorphose de l’Histoire », une sortie
de la servitude volontaire ?
La première leçon qui peut en être tirée, ou du moins se rappeler à nous, c’est qu’un pouvoir fort ou une dictature, qui la veille encore semblait inébranlable, n’est pas à l’abri de contestations et de revendications sociales, y compris, dans un second temps, provenant des classes moyennes déjà bénéficiaires de l’ouverture économique. La demande de liberté d’expression, du droit de choisir ses dirigeants, de révulsion face à la corruption et aux inégalités sociales, sont de puissants moteurs, quelles que soient les latitudes. Le billet de Jalil Bennani nous en donne un écho du Maroc.
Fait nouveau, les foules levées grâce à Internet n’étaient pas constituées par un prolétariat mais
bien de jeunes, chômeurs et désœuvrés, à l’avenir bouché, avides d’entrer dans le monde du salariat et de la consommation et marqués par l’aspiration à participer pleinement aux échanges et à toutes les jouissances de la globalisation.

Analuein n° 16 – Juin 2011

Analuein n° 15 – Novembre 2010

EDITORIAL
L’institution : garantie et transmission
Daniel Lemler

« Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l’eau n’se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore »
Georges Brassens

Ce numéro d’Analuein est traversé des deuils qui nous ont frappés cette année. Cathie Neunreuther?, et Pierre Jamet?, au souvenir desquels je tiens à associer Jean-Claude Schaetzel? Léonard Singer?.
J’ai eu le plaisir de faire un bout de route avec chacun d’entre eux. Le numéro s’ouvre avec un double hommage à Pierre Jamet : « Mon ami Pierrot, prête-moi ta plume pour écrire un mot », l’émouvant texte de Jean-Yves Gaume, et une séance, nachträglich, dans l’après coup, du cartel à propos du transfert dans la cure, dans la formation, dans la transmission, auquel ont participé Mireille Lamaute Ammer, Anne-Marie Pinçon, Joël Fritschy, Jean-Pierre Fourcade, Pierre Jamet. A partir de l’article de François Perrier sur l’érotomanie, paru dans l’ouvrage collectif Désir et perversion, se déploie une large réflexion sur les enjeux du transfert dans la cure comme dans la vie courante. J’en retiendrai un questionnement sur les effets de la perte de l’autorité paternelle, liée aux changements de notre société occidentale, sur le transfert, que ce soit sa potentialité ou son analyse.

Je saisis l’occasion de cet éditorial pour saluer la mémoire de Pierre. Dès notre première rencontre, il m’a marqué par sa simplicité et son humour. Il avait une manière, bien à lui, de booster la dynamique d’un groupe de travail et d’encourager les élaborations de chacun.
Freud nous a transmis quelque chose de fondamental à propos du deuil : lorsqu’il étudie
l’Untergang, la sortie du complexe d’Œdipe, qu’il appelle parfois Zerstörung, destruction, il demande comment l’être humain arrive à supporter la perte de ses premiers objets d’amour, qui représentent les plus importants investissements de toute son existence. Pour rendre cette perte supportable, le sujet va s’en dédommager, par une identification, secondaire. A quoi ?

Analuein n° 15 – Novembre 2010

Analuein n° 14 – Mai 2010

EDITORIAL
Anne-Marie Pinçon

« Et là, dans cette nuit qu’aucun rayon n’étoile,
l’âme, en un repli sombre où tout semble finir,
sent quelque chose encor palpiter sous un voile…
c’est toi qui dors dans l’ombre, ô sacré souvenir ! »
Victor Hugo,Tristesse d’Olympio

Dans une intervention orale intitulée « Voix, chant et (A)utre », et comme en point d’orgue face à
l’impensable réel, Cathie Neunreuther donne à entendre, en analyste traversée par la singularité de son parcours musical, ce qui spécifie la voix dans sa dimension d’altérité.
Cathie nous a quittés le 17 février 2010. Nous dédions ce numéro d’Analuein à sa mémoire.

Autre voix : celle de Jacques Lacan dans une conférence donnée à la Faculté de médecine de
Strasbourg le 6 octobre 1967
1. Il ne nous échappe pas qu’elle fût prononcée dans ce lieu d’enseignement universitaire quelques jours seulement avant l’introduction à l’E.F.P. de la « Proposition sur le psychanalyste de l’Ecole », ce qui lui donne une tonalité particulièrement aiguë. Dans le concert des enchères médiatiques visant Freud et la psychanalyse, le contexte juridicopolitique de normalisation des pratiques « psychothérapiques », la poussée des neurosciences et des logiques cognitivo-comportementalistes, s’accentue le brouillage des registres et des discours ; et cette conférence résonne de façon troublante.
La voix discordante de Lacan martèle son propos au fil d’une énonciation qui vise à « faire valoir» Freud en tant que nom : le nom de la rupture. Cette rupture consiste en une subversion opérée en marge de la conception classique de progrès de la pensée – conception de la pensée transparente à elle-même, au principe du discours de la science – par l’introduction, dans le champ humain, du fait que tout être humain baigne en naissant dans quelque chose appelé : la pensée…

Analuein° 14 – mai 2010

Analuein n°13 – Décembre 2009

EDITORIAL
Hervé Gisie

« L’ennui, c’est la vérité à l’état pur. »
Jacques Rigaut
« L’uniformité fait craindre l’ennui. »
Théodore Leclercq
« Il n’y a de redoutable au monde que l’homme qui s’ennuie. »
Alain
« La barbarie plutôt que l’ennui. »
Théophile Gautier

Nous venons récemment d’assister à la commémoration des 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Expositions, visites guidées, conférences, concerts, elle a donné lieu à de multiples initiatives en Allemagne qui ont culminé à la « Fête de la liberté » organisée à Berlin le 9 novembre au soir de
part et d’autre de la porte de Brandebourg.
Pourtant, nous le savons, bien d’autres « murs de la honte » subsistent de par le monde, d’autres
s’érigent. Immanquablement, d’autres ségrégations et frontières sont en gestation. Tous les jours, on entend déjà, au loin, le bruit des premiers coups de pioche ou des bulldozers. Ce sont bien les hommes qui font les frontières et les murs.
Associé au cortège de crises, de fracas, d’événements, de discours pour le moins inquiétants, se dégage ce sentiment d’être pris dans la toile d’araignée tendue et claquante de la catastrophe. Mais ce sentiment est-il finalement légitime ? La civilisation a connu bien d’autres pressions redoutables. « Il se peut que notre vision d’apocalypse, même traitée avec modération et ironie, soit dangereusement inflationniste.»

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Analuein – N°18 – Juin 2012

de science-fiction Philip K. Dick – un des critiques les plus vertigineux de notre monde de fauxsemblants et de paranoïa galopante – prévoit la fin de la psychanalyse au milieu du XXIe siècle. Dans un monde marqué par la victoire nazie de 1945, il n’y a qu’une seule super-puissance : les USEA, l’Allemagne ayant été acceptée comme nouvel Etat de l’Union. Après plusieurs années de lutte, le puissant cartel de l’AG Chemie a imposé au monde l’idée d’une pharmacothérapie des maladies mentales et obtient du congrès la mise hors la loi de la psychanalyse. Le roman s’ouvre au moment où le Dr Egon Superb, « dernier représentant de la tradition des analystes de l’école de Vienne », reçoit son dernier patient. A l’instant où celui-ci s’allonge sur le divan, la police fédérale constate le délit et arrête le psychanalyste

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Analuein – N°19 – Décembre 2012

Ce nouveau numéro d’Analuein est marqué par la diversité des contributions dans les différentes rubriques qui en font la structure. Une lecture transversale permet de repérer l’un des fils conducteurs, point de rencontre et de dialogue possible entre les auteurs. Lacan et Freud y sont nommément convoqués, et le discours analytique dans le croisement avec les autres discours avec, soulignons-le, un accent particulièrement aigu porté sur les effets du discours capitaliste sur le lien social et le sujet.

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Analuein – N°20 – Juin 2013

Pas un jour ne passe sans que les médias ne fassent retentir une nouvelle sonnette d’alarme. Chaque jour nous absorbons un flot d’informations pour le moins déconcertantes. Normes, procédures, évaluations, impostures, scandales… « Economisme », omnipotence de l’argent, l’« écomystification » galopante a infiltré de nombreux domaines de la vie et le discours STM (scientifico-technico-marchand) continue d’écraser le sujet en le figeant dans des énoncés qui n’envisagent plus le monde qu’en termes de profit.

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Analuein – N°21 – Décembre 2013

L’émergence de la psychanalyse est un des premiers signes du passage vers la démocratie. Ce passage se fait rarement sans difficultés ; le devenir des printemps arabes est là pour nous le confirmer si besoin était. Il s’accompagne d’un affranchissement de la colonisation qui lui-même est loin d’être simple. Les obstacles que rencontrent ces deux mouvements nous rappellent le processus de déshumanisation qui envahit de plus en plus rapidement notre société qui n’est pas sans lien avec la dénazification très partielle qui s’est opérée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale

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Analuein – N°22 – Juin 2014

Ce nouveau numéro d’Analuein présente, tel un kaléidoscope, des contributions spécifiques au champ analytique mais aussi à d’autres champs – médical, philosophique, artistique, politique, social, institutionnel –, marquant ainsi le nouage de la psychanalyse en intension et extension.

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