Surprise… il arrive que ça parle. On était entouré de sang, de mort, d’essais techniques de toutes sortes.
Hypnose, médicaments, groupe d’échanges…
Peut-être craint-on la brutalité, et ce qui change. De nos jours les filiations se retrouvent dans la psychanalyse, sans que l’on s’en rende compte. Faire de la psychanalyse sans s’en rendre compte, peut-on encore parler de psychanalyse freudienne ?
À côté de cela, il y a ceux qui produisent de la psychanalyse sans le savoir. D’autres qui créent du nouveau, en pensant faire du nouveau. Et voilà aussi certains qui reviennent, ils avaient disparu et… les revoilà. Étonnant ! À la suite de disparitions, plus de nouvelles, et voilà que l’on voit réapparaître du nouveau.
Alors que l’on aimait tellement quelqu’un qui a disparu, on réalise qu’il n’est plus là et on a envie de lui parler. Des années de séparations. Un retour brutal et subitement on se retrouve. Surprise et effets de rencontre !.. Séparations, retrouvailles, on retrouve quelqu’un ou quelqu’une que l’on avait quitté(e) il y a quarante ans. La temporalité n’est pas toujours linéaire : l’effet de première rencontre peut se produire quarante ans plus tard.
Et pourtant je prends connaissance d’une nouvelle génération – toute fraîche ! Vive les nouvelles générations que je trouve dans le soleil. Je me sens bien avec les jeunes. Quelle surprise, les vieux vieillissent. J’aime les jeunes. Il suffit parfois d’une génération de plus pour que l’analyse gagne une génération.
Pourquoi la jeunesse gagne-t-elle ? Parce qu’elle ne donne pas à voir les répétitions. La création de la nouveauté permet une vivacité nouvelle et une mémoire vive.
Comment prendre mesure de l’inconscient freudien ? En n’étant pas renfermé par les élaborations secondaires. La primauté est plus riche que les élaborations secondaires. Le temps ne se découvre que tardivement. Souvent on se souvient de choses tellement anciennes : ce temps-là nous était si précieux. Certains nous ont abandonnés mais sont parfois tellement présents dans le souvenir.
On retrouve par moments la psychanalyse comme quelque chose de précieux. On se rappelle le passé comme s’il s’agissait d’un si précieux gâteau (ou cadeau ?). Parfois je me rappelle – et c’est une véritable victoire. Je me sens parfois entouré de grands-parents, de parents de la « vieille frégate ». Le passé est plein d’espoir. Pourquoi le passé si présent en moi ? Il laisse des traces.
Et pourtant je me souviens de beaucoup d’amours. Pourquoi les amours durent-elles ? Ai-je oublié ce qui m’a fait mal ? Que voudrais-je retrouver ? Les traces mnésiques...
Les temps passés… Quelle belle idée !