Après le confinement, puis le déconfinement, on nous sert à présent la dimension de la menace de Re-confinement.
Au temps du confinement, le commun des mortels était pris dans la dimension de la peur – Peur du virus – Peur de la mort – Peur des séquelles...et de manière semi-paradoxale, ceux qui suivaient un travail par la parole, ont pu traverser les choses dans un temps de Durcharbeitung qui a permis de franchir ce réel marqué de menaces actives.
Dans Ephémérides (1 à 10) les auteurs ont souligné les modifications théoriques qui s'opéraient à l'insu : place de l'imaginaire, la déspécularisation, la force d'une image non trouée, une parole transformée, un langage automatisé, un accrochage univoque au leadership gouvernemental. Et la fonction des mensonges et la répétition des slogans – le rapport à la science qui s'opéraient dans le doute...
Toutes ces pistes se doivent d'être retravaillées dans l'après-coup... et nos penseurs de la FEDEPSY ne s'en priveront pas !
A la suite de l'épidémie qui se poursuit, les ressorts de la psychanalyse vont se modifier. Comment le rapport à la langue se modifie, d'une génération à l'autre, avec les effets du réel ?
Avec l'épidémie, nous avons renoué avec les soubresauts de l'humanité. Regardez la Bible ou l'histoire de l'Empire romain...les épidémies ont scandé la genèse de la civilisation.
L'épidémie de coronavirus est venue donner mondialement des coups de butoirs dans le délire scientifique de la civilisation actuelle. A savoir que s'est levé pour un temps, le déni de la mortalité humaine : le fantasme d'immortalité. La modernité et les progrès scientifiques du XXe siècle ont fonctionné sur ce déni de la mortalité repoussée, à savoir bien la perspective d'une immortalité possible. Le virus incompréhensible et intraitable est venu suspendre l'idée progressiste, malgré les scientifiques.
On peut se demander alors comment la « castration singulière » peut se repérer dans cette privation collective ? Qu'est-ce que la clinique psychanalytique restitue de ces généralités collectives et persistantes.
En France (entre autres), la période du CONFINEMENT a été branchée sur la question de la peur du virus, peur d'un objet à la fois matérialisé et dématérialisé : un objet énigmatique et (pour l'instant) indéchiffrable. Et le déconfinement a été marqué par le retour de l'angoisse libre. A savoir une crise de vide, d'agressivité, de violences et d'insatisfactions. La peur est quelque chose de la création de consistance d'un lien confiné. L'angoisse est dissociante et schizante, le désir reste en suspens.
Ceux qui n'ont pas été terrorisés par l'épidémie, ont réussi à créer des lieux de parole qui ont été utiles aux « gladiateurs du virus ». Nombre de membres de la FEDEPSY ont réintroduit de nouveaux sens à la psychanalyse en extension : avec les urgentistes, les réanimateurs, les hospitaliers, les enseignants, en dessinant des espaces tiers hasardeux...
Bonnes vacances à chacun et à la rentrée, vivace !