Ce texte est dédié à P. Jamet qui m’a enseigné la castration réelle.
Le chemin de la singularité est si dur que nous pouvons remercier Cyrielle Weisgerber et tous ses collègues d'offrir ce nouveau lieu d'écriture. Vive « La lettre de la FEDEPSY » !
Aujourd'hui, je profite de cette lettre pour remercier ma femme, ma famille et tous mes amis pour avoir été présents tous ces mois de ma longue maladie. J'ai été frappé par le fait que chaque analyste de notre groupe a été présent dans sa fonction.
De plus, nombre de jeunes analystes sont entrés dans nos rangs : bravo à chacun de ceux qui se sont « autorisés ». La question est là, l'écriture peut-elle rendre compte de cet acte inouï de l'autorisation ? De quoi s'agit-il ? D'un essai renouvelé de faire état de sa singularité.
Dans cette nouvelle publication, se préparent nos VIèmes Journées qui seront soutenues par le Conseil Régional, et le développement de nos activités qui se multiplient.
A présent, il nous faut aboutir : que chaque séminaire, activité, rencontre puissent se lire dans ce présent journal. Nous voulons entendre de nouvelles activités et que chaque analyste reconnu fasse part de son témoignage de son rapport à l'inconscient et à la psychanalyse.
Les quelques-uns qui ont « quitté le navire » ont pris le contre-pied du témoignage à la psychanalyse. Je me demande comment ils s'en sortiront avec la question de la formation des analystes. Laissons-leur la porte ouverte de la FEDEPSY à laquelle ils ont contribué un temps.
Mes amis de travail m'ont laissé prendre le rythme de mon choix et de la reprise. A présent je reviens à la charge théorique :
- Quelle est la fonction de l'écriture pour l'analyste ?
- Quel est le rapport entre la « règle fondamentale » et l'acte d'écriture ?
- Existe-t-il une écriture symptomatique ?
- Peut-on créer une écriture sinthomale ?
J'ai eu la chance d'être absent/présent (vive le zoom!), lorsque 10 postulants ont passé leur témoignage. J'ai été ravi de constater que nos critères de l'EPS se poursuivent mieux sans les créateurs de l'Ecole. J'ai aussi constaté que mes amis de toujours étaient présents (Pierre-André Julié, Michel Patris, André Michels, Philippe Lutun...) et défenseurs de l'éthique de la psychanalyse. Je ne citerai pas tous ceux qui vont nous permettre d'aborder ces nouvelles générations tout en écoutant leurs frais apports.
Grande a été ma surprise que "l'ami" Rottner a accepté une nouvelle fois notre projet : merci à tout le Conseil Régional. Les VIèmes Journées de la FEDEPSY ont pour titre « Traumatismes, mythes et fantasmes ».
En effet, peut-on se révolter face à l'évolution du contexte culturel et du discours commun ? Où est passé « L'homme révolté » de Camus[1] ? Les gens de ma génération ont choisi de fuir le débat (abstention, fuite, mépris, paranoïa souvent involutive). Alors que les élections à venir ne contredisent pas la force d'une crise/d'un cri de la révolte. Et ne nous « balancez » pas les restes de soixante-huitards endurcis. « Il n'est pas interdit d'interdire » ! mais la débilité est au rendez-vous dans les infos qu'on nous balance.
Aucune éthique du désir, chacun se lâche dans des slogans simplistes d'extrême-droite, refuse les différences de conception des différentes générations. « Le Triste Savoir » (cf Friedrich Nietzsche[2]) est au rendez-vous. A force de pleurer sur la « Belle Epoque perdue », on se débrouille pour ne pas écouter les nouvelles générations qui s'inscrivent en faux par rapport au « Travail-Famille-Patrie » pétainiste ou New-Look.
Il nous faut repenser l'écriture comme moyen de faire état de ses expériences analytiques et de l'inconscient, sans pour autant exhiber son savoir éculé et pour permettre que les mystères de l'analyse persistent, énigmatiques.
Le destin m'a laissé en vie, grâce à plusieurs sauveurs qui se sont distingués. A présent je voudrais soutenir pleinement la fonction de « passeur » dans l'institution analytique ainsi que celle de celui qui, sur sa petite barque, aide le jeune questionnant à passer sur l'autre rive énigmatique.
Le temps présent combat la maladie, « Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard » (Léo Ferré). Le temps c'est la débrouille avec le transfert analytique.
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