Toutes les parutions

Éphéméride 5

Éphéméride 7 Mai 2020

Sommaire

  • « Savoir faire avec son sinthome ? » - Comment sortir du déconfinement ?
    par  Jean-Richard Freymann
    Éditorial
  • Remarques sur la présence...
    par  Cyrielle Weisgerber
    Éditorial
  • Porter du regard face au doute… un instant de dévoilement
    par  Julie Rolling
    Éditorial
  • Mes patients vont bien…
    par  Jean-Georges Rohmer
    ÉCHOS À L’ACTUEL
  • Du Covid au transfert de travail
    par  Alain Casse
    ÉCHOS À L’ACTUEL
  • Sous-mission
    par  Martin Roth
    ÉCHOS À L’ACTUEL
  • La voix de la jeune fille enfermée dans une tour
    par  Pauline Wagner
    IL ÉTAIT UNE FOIS…
  • Vase bouquet cross cap et phallus, d'une psychogenèse. Le sourire de mon père
    par  Marc Lévy
    LECTURE de das Ding
  • Échappée
    par  Marie-Noëlle Wucher
    ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES
  • Météorologie humaine
    par  Sophie Néhama
    ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES
  • Peintures, dessin, art
    par  Aléna, Lisa, Marie-Odile Biry-Fétique, Médée
    ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES
Éditorial

« Savoir faire avec son sinthome ? » - Comment sortir du déconfinement ?

par Jean-Richard Freymann

7 Mai 2020

Préambule aux déconfinements

On peut dire que les numéros d’Éphémérides (5 !) ont été créés pour traverser des temps au travers de durées éphémères… Je remercie tous ceux qui contribuent à cette expérience créatrice, originale et pleine de surprises pour la psychanalyse en extension et la psychanalyse en intension dans une actualité plus que tragique.

Dans le présent texte, j’essaie (artificiellement) de nouer
– le réel avec le contexte de confinement,
– le mythe comme retour aux arêtes basales et freudiennes, de l’invention freudienne et des apports de Lacan,
– et tente de remettre en perspective la psychanalyse avec la philosophie hippocratique.

Il ne s’agit là que d’un « exercice spirituel » laïque qui cherche quelques interlocuteurs attentifs.

Éditorial

Remarques sur la présence...

par Cyrielle Weisgerber

7 Mai 2020

J’ai envie de parler un peu de présence, parce qu’elle me manque, je crois…? – qui, « elle » ?

Et essayer de formuler une question qu’elle me pose, la présence, par son absence, par son manque.

Téléconsultations. « Téléséances ». Des deux côtés du téléphone, d’ailleurs, si je puis dire – je « me rends à » mes séances et mes séances de contrôle par téléphone. Il y a quelques jours je me surprends à dire à mon analyste : « la dernière fois, en sortant de chez vous, m’est venue une idée ». Parce que oui, souvent, après la séance, en bas de l’escalier, au moment d’ouvrir la porte sur la rue, me vient une idée en écho à ce que j’ai pu dire en séance. Là, bien sûr, c’était en fait après avoir raccroché le téléphone, enlevé les oreillettes posées dans mes oreilles, et pourtant en en parlant à mon analyste – par téléphone – je me vois descendre les dernières marches, ouvrir la porte sur la rue – ce que je n’ai pas fait, depuis deux mois bientôt.

Éditorial

Porter du regard face au doute… un instant de dévoilement

par Julie Rolling

7 Mai 2020

« Quand, dans l’amour, je demande un regard, ce qu’il y a de foncièrement insatisfaisant et de toujours manqué c’est que jamais tu ne me regardes là où je te vois. »
            J. Lacan, Le Séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse

Comme le rapport à la parole vient dans un après-coup, le rapport à l’écriture n’a pas été immédiat : écrire ce que l’on traverse est un exercice délicat. Pour certains cette dimension s’impose par la voie de la sublimation, pour d’autres cette capacité révèle la signature de l’analyste, c’est-à-dire pouvoir solliciter cet écart qui permet d’en dire quand même quelque chose, cet écart qui distancie la pulsion scopique.

Alors que dire de ce moment du Covid-19, ce moment où tout s’entrechoque… un virus dont on insiste pour dire qu’il vient d’ailleurs alors qu’il révèle surtout l’universalisme du réel.

ÉCHOS À L’ACTUEL

Mes patients vont bien…

par Jean-Georges Rohmer

7 Mai 2020

On nous a prédit l’apocalypse, ou du moins la fin de la civilisation telle qu’on l’avait connue, le « rien ne sera plus comme avant », ce petit rien qu’on a déjà entendu récemment en 1918 et en 1945 et puis… Un mois après ? Plus rien… Tout le monde tâche frénétiquement de retrouver son rôle d’avant, sa place d’avant, ses protocoles d’avant ou du moins ses capacités à produire ses protocoles inutiles d’avant.

Ce dont on ne parle plus c’est de l’immense claque que s’est prise l’humanité de la part d’un semi-vivant, d’un parasite qui a besoin de l’autre pour se reproduire jusqu’à éventuellement le tuer… Tiens, on dirait le mariage…

Parce que quand même ce dont plus aucun écologiste ni sociologue ne parle c’est curieusement la formidable leçon que nous a administrée le coronavirus et donc nous devrions bien comprendre les aboutissants puisque nous avons été infoutus d’en saisir les tenants.

 

ÉCHOS À L’ACTUEL

Du Covid au transfert de travail

par Alain Casse

7 Mai 2020

Une étude BVA-Gallup International de 2011 avait classé la France parmi les pays les plus pessimistes du monde, juste devant l’Irak et l’Afghanistan ! Ainsi, avant même d’atteindre le pic de l’épidémie de Covid-19, de violentes critiques se sont élevées pour attaquer le gouvernement, l’administration et l’organisation du système hospitalier. Il y a eu des manifestations spontanées primesautières et imprudentes, par exemple le dernier soir avant le confinement beaucoup d’entre nous sont allés faire la fête. Dernière occasion avant longtemps ? On risquait de profiter aussi de cette grande occasion de contagion en masse. Deux discours différents et opposés. Pourtant, vu de l’étranger, la France est citée en exemple. Encore un troisième discours. Ces discours flottent en fragments clivés et isolés. Ceci se passe. La psychanalyse, sa pratique, sa transmission restent-elles à l’abri ? Comment les protéger ?

ÉCHOS À L’ACTUEL

Sous-mission

par Martin Roth

7 Mai 2020

Que se passe-t-il quand le discours ambiant répond à une injonction dominante ? Quels effets sont repérables lorsqu’une uniformisation des discours diffuse subrepticement ? J’esquisserai une réponse parmi d’autres. Pour cela, je tente de maintenir le fil tiré jusque-là, celui de la sidération. Décidément le terme prête encore à confusion : il ne s’agit ni de peur, ni d’effroi, ni de traumatisme collectif. La sidération peut se manifester par de la peur, de l’effroi, ou un traumatisme de société1. Mais elle n’est pas ces phénomènes, elle relève d’une dynamique psychique. Éventuellement la conception proposée résonne avec le traumatisme freudien. Elle n’est pas uniquement passivité mais contient en germe l’activité. Exception faite des situations où elle entraîne la mort, elle génère un changement d’état. Elle est donc plus proche du devenir que de l’être.

IL ÉTAIT UNE FOIS…

La voix de la jeune fille enfermée dans une tour

par Pauline Wagner

7 Mai 2020

L’histoire de la jeune fille enfermée dans une tour fait écho à ces temps de confinement. C’est un conte populaire répandu en France, en Europe méridionale, en Allemagne et au Danemark. Pendant sa grossesse, une femme a tellement envie de manger des plantes qui ne poussent plus que dans le jardin d’une sorcière, d’une fée ou d’une ogresse, qu’elle y envoie son époux pour en cueillir. Pris en flagrant délit, l’homme promet de donner l’enfant attendu. La femme met au monde une fille qui portera le nom des plantes volées, différent selon la version du conte. Elle s’appelle Petrosinella ou Fleur-de-persil, dans la version italienne de Giambattista Basile, Rapunzel ou Raiponce, dans la version allemande des frères Grimm, Persinette dans la version française d’Achille Millien, Véronique, dans celle de Charles Deulin… La sorcière l’enlève, l’élève et l’enferme dans une tour au milieu de la forêt, sans porte ni escalier, avec juste une petite fenêtre tout en haut. Pour lui apporter à manger, elle appelle et monte dans la tour en glissant le long des cheveux de la jeune fille :
– Descends tes longs cheveux pour que je puisse monter !

LECTURE de das Ding

Vase bouquet cross cap et phallus, d'une psychogenèse. Le sourire de mon père

par Marc Lévy

7 Mai 2020

D’un point de vue métapsychologique, c’est une question de pot et de fleurs, si l’on file le schéma optique.

Le pot du corps, et les fleurs des pulsions partielles.

La pratique du thérapeute est de permettre de reconnaître ces pulsions partielles, (au moins les plus bruyantes), de ramener les pulsions partielles vers le moi, voire activer la métaphore paternelle qui noue idéalement les pulsions partielles au corps par une loi symbolique ; mais tel est l’idéal théorique.

Or pour Freud la pulsion émerge entre psyché et soma ; qu’en est-il du soma ?

 

ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES

Échappée

par Marie-Noëlle Wucher

7 Mai 2020

Nos mains d’homme fragiles fiévreuses
façonnent pourtant la terre C’est la faux
qui fauche le blé L’ouvrier qui œuvre pierre après pierre L’homme se dresse contre le malheur
s’échappe vers l’espoir Ah ! Recouvrer
ce qui était perdu la liberté
Dans l’étoffe sale
des jours coronavirus le temps s’allonge…
Par petites touches des perles de lumière percent les volets
La pluie s’en va avec le soleil toujours

ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES

Météorologie humaine

par Sophie Néhama

7 Mai 2020

https://www.fedepsy.org/wp-content/uploads/2020/04/Éphéméride-3-Me?te?o-du-24-25-26_03_20.pdf
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES

Peintures, dessin, art

par Aléna, Lisa, Marie-Odile Biry-Fétique, Médée

7 Mai 2020

ÉPHÉMÉRIDE 5 Les artistes confinés… Aléna Kieffer-Kiseleva*, Crayon sur papier 29×44, 2020 I will take care of your demons Je prendrai soin de tes démons « J’explore ici la dimension... Lire plus
Toutes les parutions

Suivez-nous sur les réseaux sociaux