La scientificité de la psychanalyse est une question qui a suscité, et suscite encore, d’importants débats. On se souviendra qu’en 2013, Moustapha Safouan dans son livre La Psychanalyse. Science, thérapie – et cause[1] y avait apporté ses réflexions et des prises de position tranchées à ce stade de son parcours. Questionné de façon plus précise à propos d’une éventuelle distinction entre psychanalyse thérapeutique et psychanalyse didactique, il évoquait que la question du désir qui se situe là serait venue à Lacan à un moment où il voulait une transmission scientifique de la psychanalyse, à une époque où il croyait que la psychanalyse était transmissible scientifiquement. On comprendra mieux sa déception quant aux résultats attendus de la passe, dont la procédure visait à la production d’un savoir sur « le désir qui fait l’analyste ». Que cette expérience soit un échec, au sens de l’échec de l’attendu d’un savoir sur un désir, ne veut pourtant pas dire que le désir de l’analyste ne réponde à un certain nombre de critères pour dire qu’une analyse a un peu été opératoire et qui font partie de critères éthiques.
Texte rédigé à partir du séminaire FEDEPSY du 6.10.20, « Freud à son époque et aujourd’hui », animé par Dimitri Lorrain et Yves Dechristé.
J’aimerais vous parler du Monde d’hier de Stefan Zweig, plus précisément de trois chapitres de cet ouvrage : la « Préface », « Le monde de la sécurité » et « Universitas vitae ». Je me concentrerai donc sur le début de cet ouvrage. Pour travailler sur le contexte culturel de l’œuvre de Freud et sur le geste de Freud dans ce contexte, Le Monde d’hier est à ma connaissance une excellente présentation. Mon propos prendra la forme d’une sorte de zig- zag entre des réflexions psychanalytiques, culturelles, mais aussi sur la littérature.
Intervention lors de la formation Apertura Arcanes Les différentes addictions aujourd’hui et les relations d’objet, 25 novembre 2020
La clinique des addictions est depuis toujours encombrée de savoirs erronés, de malentendus de dictats idéologiques, politiques et objectivants. Le malentendu le plus récurent est de considérer les « objets » de dépendance comme s’il s’agissait d’objets du désir et du manque et de penser qu’il suffirait de les éradiquer ou, en entrant en compétition avec eux, le sujet dépendant parviendrait à s’en séparer. Mais nous avons appris que la souffrance était ailleurs occulte, indicible dans une première intention et que les personnes dépendantes se servaient par exemple des drogues, de l’alcool… comme pharmakon qui est à la fois un remède et un poison pour la transformer, la déplacer. Nous savons également que les sevrages et que toutes les alternatives de se séparer des produits sont souvent marquées par des rechutes des patients, rechutes qui ne sont pas à considérer comme des échecs mais des paliers où se tient un symptôme majeur et souvent masqué avec la crainte de l’effondrement ou de l’effondrement lui-même.
» Je suis un peintre éclectique « by chance ». Je peux ouvrir à peu près n’importe quel livre de reproductions et y trouver une peinture par laquelle je pourrais être influencé. (…) Si je suis influencé par une peinture d’un autre temps, c’est comme avec le sourire du chat de Cheshire dans Alice au pays des merveilles, un sourire qui reste quand le chat est parti depuis longtemps. Maintenant je me sens comme Manet qui disait « oui je suis influencé par tout le monde. Mais chaque fois que je mets mes mains dans les poches, j’y trouve les doigts de quelqu’un d’autre ».
Entretien avec Harold Rosenberg, dans Art News de septembre1972, cité par Louis Marin dans le catalogue De Kooning, Centre Georges Pompidou, Paris,1984, p. 32.
Oui le chat est parti mais le sourire est resté, cela fait du peintre un passeur qui glisse entre ces instants de vision et qui substitue à une logique diachronique des styles une autre logique indéterministe de crise qui se résout dans le tableau en train de se faire. Le tableau devient le théâtre de la puissance magique des associations où les sourires flottent et se frottent aux doigts, où les femmes changent de robes sans arrêt pour être belles à croquer à moins qu’elles ne fassent glisser ou exploser leurs oripeaux afin de révéler leurs seins et leurs ventres.
Intervention de Jean-Louis Doucet-Carrière à l’ASSERC du 27 janvier 2017. Le thème des conférences 2016-2017 de l’ASSERC est : « Roman familial – Fantasme – Délire »
Tout commence par un cri. Ce cri fait signe, signe de vie, au monde qui l’accueille. Le nouveau-né entame une longue période de dépendance aux instances tutélaires qui lui prodiguent les soins. Les cris, les pleurs, les vagissements qu’il émet font signes à l’Autre et celui-ci peut trouver une ou des réponses totalement adaptées aux besoins qui génèrent ces signes.
Je voudrais rappeler que nous sommes là, sous l’appellation d’un énoncé : Ethique de la performance. Il s’agira de ne pas l’oublier. Il y a un signifiant qui me semble fondamental dans cet énoncé : éthique ; pas performance.
Éphéméride 3… nos artistes s’expriment