La Lettre #6 – Mars 2022

Sommaire
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ÉDITORIAL EN DEUX TEMPS – Pourquoi la guerre ?
par Jean-Richard FREYMANN
Éditorial -
À propos de « la formation des analystes » Entretien avec Moustapha Safouan
par Jean-Richard FREYMANN - Moustapha SAFOUAN
Entre divan et théories -
Sublimes abîmes, sublimes élans ?
par Cyrielle WEISGERBER
Billet d'où ?
ÉDITORIAL EN DEUX TEMPS – Pourquoi la guerre ?
par Jean-Richard FREYMANN
mars 2022
Ne confondons pas le traumatisme avec les irruptions du réel.
Est-on capable de transformer une irruption en un traumatisme freudien ?
Diantre ! Le traumatisme freudien serait-il différent du « trauma » dont on nous bassine les oreilles dans le médiatique et en médecine ?
Pourquoi préfère-t-on, sur la plupart des chaînes de télévision, mettre en premier des faits divers (ou d’été !), exhiber le plus meurtrier, le plus horrible avant même les nouvelles internationales qui nous annonceraient le risque de guerres ?
À propos de « la formation des analystes » Entretien avec Moustapha Safouan
par Jean-Richard FREYMANN - Moustapha SAFOUAN
mars 2022
Jean-Richard Freymann : En 1983, vous avez fait paraître le livre Jacques Lacan et la question de la formation des analystes, en 1988 vous sortez Le transfert et le désir de l’analyste. Est-ce une tentative de réponse à cette question sur la formation des analystes ?
Moustapha Safouan : C’est devenu cela. Mais le point initial était tout à fait subjectif. Après la dissolution de l’EFP, je n’avais qu’une seule tâche en tête, c’était la question de savoir ce que j’avais fait pendant trente ans. J’avais commencé ma pratique en 1950, même fin 1949 ; alors quand cette dissolution a eu lieu, cela a été en quelque sorte l’impératif qui s’est posé pour moi. Puis est venue la mort de Lacan et cela a été aussi un travail de deuil, c’est-à-dire une façon de me détacher correctement de Lacan. On ne se détache pas correctement de Lacan en tombant dans l’imbécillité de confondre ceci avec dire : « le roi est nu », moyennant quoi on ne voit même pas que c’est sa propre nudité que l’on proclame ainsi.
Sublimes abîmes, sublimes élans ?
par Cyrielle WEISGERBER
mars 2022
« Le travail de pensée est donc réalisé par la sublimation des forces pulsionnelles érotiques. Ainsi, toute activité signifiante est du domaine de la sublimation, pas seulement de sa nature, elle est activité de sublimation : c’est la question de la sublimation du désir. Le désir est-il alors une sublimation ? »
Jean-Richard Freymann, Les mécanismes psychiques de l’inconscient[1]
Que se passe-t-il, lorsque j’écoute de la musique ? une voix, ou un instrument, la voix d’un instrument, ou les deux mêlés, enlacés. Quel est cet effet ?
Pourquoi certaines musiques me touchent-elles si profondément, et d’autres non ? Dans une chanson, à un moment précis, là, maintenant, une voix s’ajoute à la voix de la chanteuse, un écho, une vibration de fond, une vibration venue du fond de je ne sais quoi, elle me traverse, se transforme en pulsation au fond de mon corps. La pulsation se propage, et l’envie de laisser le corps être porté, ondulé, saccadé, spasmé par l’onde vibratoire.