La Lettre #24 – Juin 2025

Sommaire
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Allô l’analyste ? Ici la société
par Martin Roth
Éditorial -
Re – billet d’où ?
par Cyrielle Weisgerber
Billet d'où ? -
J’aurais pu faire mieux ?
par Thierry Vincent
Petite Chronique du temps qui passe -
Parlez-moi d'amour – Dialogues avec le Professeur Lucien Israël – Extrait transcrit
par Lucien Israël – Isabelle Rèbre – Typhaine Krebs (transcription)
Associations libres -
Constitution du sujet – Désir des parents, Stade du miroir et Formation de l’inconscient
par Adnan Meer
Échos des séminaires -
Pourquoi est-ce que l’on ne viole pas ? Approche psychanalytique des violences sexuelles
par Philippe Breton
Parution d'article
Allô l’analyste ? Ici la société
par Martin Roth
juin 2025
L’acte psychanalytique est respiration. Il est subjectivement nécessaire d’introduire une coupure dans l’actualité précipitée. Précipitée et donc étouffée, précipitée et donc proche du précipice, précipitée et donc agitée. Une coupure et un autre temps. L’acte analytique ouvre un temps de retour sur soi, un temps pour comprendre. Un temps pour entendre autrement, un temps d’appropriation. L’appropriation n’est pas une action de contrôle, mais une symbolisation. La chose continue d’échapper. Mais elle échappe autrement. Vous n’avez pas tout compris au truc qui vous pousse à parler, au truc qui vous fait souffrir, au truc qui vous embarrasse dans une relation. Non, vous n’avez pas tout interprété du truc. Mais le truc n’est plus vécu de la même manière. Il y a un quelque chose de différent. Le truc vous colle moins à la peau. Le quelque chose ouvre vers une nouvelle énergie. Il y a changement de discours. Ce passage signe une rencontre de type analytique.
Re – billet d’où ?
par Cyrielle Weisgerber
juin 2025
Certains l’auront peut-être remarqué, ma production de « Billets d’où ? », un temps assez régulière, s’est ensuite tarie, depuis longtemps à présent.
Que s’est-il passé ?
Des débuts de textes se sont écrits pourtant, abandonnés les uns après les autres, encore et encore. Je rédige les articles sur mon ordinateur, les conserve via une application ; une fenêtre (de l’application) est et est restée ouverte, à travers le temps qui passe, des onglets de plus en plus nombreux s’y alignent. Un titre, et quelques mots, parfois un titre seulement, et la page blanche.
Ce matin, à parcourir les onglets avec la pointe de la souris (les titres s’affichent alors), leur série me fait sourire :
Humain-e, ami-e humain-e
Polyphonies
être un humain, peut-être
J’aurais pu faire mieux ?
par Thierry Vincent
juin 2025
Autant dire que le visionnage de la mini-série en 4 parties « Adolescence »[1] est éprouvant. Le spectateur du fait du procédé utilisé pour filmer chacune des parties de la série, n’est pas seulement installé dans la position classique et relativement confortable du voyeur distancié, mais aussi dans celle du témoin qui trace chacun des protagonistes. Il s’agit d’un parti pris de mise en scène (ici particulièrement efficace) dans lequel la caméra suit sans interruption ni plans de coupes, tous les interprètes de la série, sans répit, pourrait-on ajouter, au cours de chacun des épisodes.
Parlez-moi d'amour – Dialogues avec le Professeur Lucien Israël – Extrait transcrit
par Lucien Israël – Isabelle Rèbre – Typhaine Krebs (transcription)
juin 2025
Ce film est une rencontre, un dialogue, entre une jeune femme qui vit une histoire d’amour et Lucien Israël, psychiatre et psychanalyste.
Nous remercions Typhaine Krebs pour la transcription qu’elle a réalisée. En voici un extrait ; la vidéo est disponible en DVD sur le site d’Apertura.
(…)
« Très souvent les amours commencent par une incompréhension mutuelle, par une difficulté. Presque par une hostilité ou un ressentiment. Et puis, il vaut mieux que ça commence comme ça. Parce que le coup de foudre, ça existe, mais on ne s’éprend que de soi-même. Comment ça se formule le coup de foudre ? Je prends du côté des hommes, je ne peux pas parler pour les femmes : « Tu es celle dont j’ai toujours rêvé, que j’ai toujours attendu ». Et bien là-dedans, il y a aucune chance pour l’autre de se retrouver. Elle va toujours se heurter à la place qu’on lui a réservée, depuis toujours, ou depuis longtemps.
Constitution du sujet – Désir des parents, Stade du miroir et Formation de l’inconscient
par Adnan Meer
juin 2025
« Heureux les enfants qui naissent sans qu’on sache trop pourquoi ! »
Lucien Israël, Boiter n’est pas pécher.
Lucien Israël écrit cette phrase à la fin du chapitre « Pourquoi des enfants », dans lequel il évoque les raisons pour lesquelles les gens décident d’avoir des enfants et cet écart, ce manque qu’il existe toujours car si nous savions vraiment pourquoi nous voulions des enfants, ces enfants seraient enfermés dans cette raison.
Pourquoi est-ce que l’on ne viole pas ? Approche psychanalytique des violences sexuelles
par Philippe Breton
juin 2025
La question des violences sexuelles est aujourd’hui d’actualité. Il était temps. Qu’est-ce que la psychanalyse peut dire sur ce sujet, en dehors de toute approche morale ? Au-delà de la nécessaire prise en compte des victimes, et de celle des auteurs, ne doit-on pas se poser la question : « pourquoi est-ce que l’on ne viole pas ? ». A partir du petit texte de Freud, « Les criminels par sentiment de culpabilité », et de ce que nous enseigne sa théorie des pulsions, est-il possible de mieux comprendre les raisons, entre honte et culpabilité, pour lesquelles on ne passe pas à l’acte ?
Vous trouverez ci-dessous le début du texte de Philippe Breton, « Pourquoi est-ce que l’on ne viole pas ? Approche psychanalytique des violences sexuelles » qui pose les jalons d’une réflexion sur ce sujet délicat. Il est issu de l’intervention qu’il a faite dans le séminaire de la Fedepsy « Freud à son époque et aujourd’hui – sur le ”féminin” et le ”masculin” », et du cours donné dans le cadre du DU « Bases conceptuelles des psychothérapies analytiques ».