Éphéméride 9

Sommaire
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À l’Est, du nouveau
par Dimitri Lorrain
Éditorial -
De la tragédie individuelle au drame transférentiel
par Martin Roth
Éditorial -
La puissance des mythes
par Bernard Baas
MYTHES, FANTASMES et TRAUMATISMES -
Mythologie de Lacan, mythologie de Freud
par Dimitri Lorrain
Échos des séminaires -
Quelle dialectique entre fantasme et mythe ?
par Jean-Richard FREYMANN
MYTHE INDIVIDUEL DU NÉVROSÉ -
À la vitesse de la lumière, ou Jacques Lacan paranoïaque
par Benjamin LEVY
Associations libres -
Météo Humaine
par Sophie Néhama
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES -
Croisière « Tour du monde 2020 »… en covid
par Annie Lottmann-Lietar
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES -
Les pages des artistes
par Marie-Odile Biry-Fétique, Lisa, Aléna, Marie-Pierre Arpin-Bott
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES -
L’homme aux miroirs.
par Marie-Noëlle Wucher
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES
À l’Est, du nouveau
par Dimitri Lorrain
8 Juin 2020
À la lecture des différents Éphémérides depuis le début de cette séquence liée au Covid- 19 et au confinement, le terme qui me vient est celui d’« aventure ».
Dans sa proposition du 9 octobre 1967, Lacan rappelle que la « naïveté » est une qualité fondamentale de l’analyste. Ailleurs, il parlera de « laisser-être ». Sans doute essaie-t-il ici de pointer, dans le contexte des débats psychanalytiques et intellectuels (liés au structuralisme – dont la fécondité doit être rappelée) de l’époque, orientés vers une exigence de quête de la signification, le lieu d’énigme dont surgit la parole (comme l’écoute) lorsqu’elle se fait subjectivante, ouverte au désir singulier.
Lucien Israël puis Jean-Richard Freymann, pour leur part, parleront dans le même ordre d’idée de « page blanche » et même de « capacité à ouvrir une page blanche ».
De la tragédie individuelle au drame transférentiel
par Martin Roth
8 Juin 2020
« Pour exister, tout être imaginaire, toute créature de l’art doit avoir son drame, c’est- à-dire un drame dont elle soit un personnage et qui fasse qu’elle est un personnage. Le drame est la raison d’être du personnage ; c’est sa fonction vitale : nécessaire pour qu’il existe »1. Pirandello nous présente une pièce où six personnages errent en quête d’une reconnaissance de leur existence. Leur existence étant confondue à leur drame, chaque personnage cherche à représenter son drame pour qu’il soit reconnu. Or cette opération est vouée à l’échec. En effet, ils sont condamnés à ne pas être tout à fait reconnus. Au moins pour deux raisons. Leur auteur ayant reconnu leur existence mais refusant leur drame et ce drame étant leur raison d’exister, ils sont destinés à ne jamais être entièrement reconnus. Il n’y aura pas de substitut d’auteur qui remplacerait, voire qui réparerait, ce refus initial, l’incomplétude de leur acceptation par l’auteur.
La puissance des mythes
par Bernard Baas
8 Juin 2020
On a souvent désigné l’enfance de l’humanité comme « l’âge des mythes » (ainsi A. Comte parlait-il de « l’âge théologique »). Pour rendre compte des phénomènes (naturels et sociaux), pour expliquer leur cause et y trouver un certain ordre, les hommes auraient d’abord eu recours à la pensée mythique qui impute ces phénomènes aux volontés et aux caprices des dieux. La pensée mythique serait ainsi une pensée magique procédant d’une sorte de naïveté infantile. Considéré du point de vue de la science moderne (et de son exigence d’explication mathématico-mécanique des phénomènes), il n’y a là qu’une illusion de savoir ; le mythe est impuissant à dire la vérité, parce que la pensée mythique (comme pensée « pré-logique », selon l’expression de Lévy-Bruhl) est impuissante à la connaître.
Mythologie de Lacan, mythologie de Freud
par Dimitri Lorrain
8 Juin 2020
Ici une réaction à l’Éphéméride 8 de Jean-Richard Freymann intitulé « Et si l’on cherchait un mythe fondateur de Lacan ? ». J’aimerais insister sur plusieurs points.
Pour ma part, concernant la relation de Lacan à Freud, j’aurais tendance à formuler les choses dans les termes suivants.
Lacan a repris la question de la « sexualité infantile » et de la « vie pulsionnelle » chez Freud. Il l’a analysée pour la décomposer autrement, depuis la structure de la parole. Du coup, il a rendu compte de sa dynamique de manière plus approfondie encore. Pour cela, il est parti de la conflictualité qui habite le fantasme : la conflictualité entre l’imaginaire et le symbolique, le moi et le désir. Cela l’a mené au signifiant et à la manière dont il se déploie dans la parole, et même dont il la structure.
Quelle dialectique entre fantasme et mythe ?
par Jean-Richard FREYMANN
8 Juin 2020
Décidément ce texte « Le mythe individuel du névrosé » 1 est riche d’enseignements et fait montre d’un certain nombre de « retournements » étonnants. Notre dernier échange « zoomesque » a été riche à partir du statut « extra-territorial » de ce texte. Rappelez-vous il avait été proposé comme conférence au collège philosophique de Jean Wahl (qui a eu un rôle considérable pour la mise en place des écrits de Lacan) et le texte avait été diffusé sans l’accord de Lacan.
Jacques-Alain Miller l’a corrigé après un passage par Psychonalalytic Quaterly, et tient lieu de reprise en 1966 ( ! ). L’introduction de J.A. Miller date donc de septembre 1978.
Ne manquez pas de vous reporter à la visioconférence du 29 mai 2020, vous constaterez à quel point ce texte constitue un point pivot pour celui ou celle qui veut s’introduire dans l’œuvre de Lacan. Ce qui y est apparu, c’est d’entendre cette « loi de retournement » comme une dialectique qui renvoie à celle du Poinçon, autrement dit à la question de l’aliénation et de la séparation (cf. Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse2).
À la vitesse de la lumière, ou Jacques Lacan paranoïaque
par Benjamin LEVY
3 mai 2020
Voilà bien des années, j’ai déclaré à mon analyste d’alors que, dans la théorie de la relativité d’Einstein, la vitesse de la lumière joue le rôle de Nom-du-Père.
Il me semble que ni lui ni moi n’avions alors eu envie de comprendre à quel point j’avais raison.
De quoi était-il question ?
Météo Humaine
par Sophie Néhama
4 Août 2020
Chaque jour, depuis le 21/03/20, je propose une Météorologie Humaine
, écrite dans la spontanéité du soir, moment où les enfants, les sensations et les mots se couchent…
Sophie Nehama
Le 02/04/20 à 21h33… Dégagé / 9°C
Coucher du soleil à 20h03
Modification
Lente Minutieuse
Progression journalière Le soleil gagne chaque jour
Précieuse minute Mue de fonctionnement
Croisière « Tour du monde 2020 »… en covid
par Annie Lottmann-Lietar
8 Juin 2020
J’ai voulu voir Marseille
Et on a vu Savone… grèves grèves J’ai voulu voir Venise
On a vu Barcelone… corona corona Partis sur l’Atlantique
Visiter l’Amérique Equipage parfait Et restaurant ok
Le Teide et les Ramblas Il manquait qu’Aruba Terminus La Barbade Belle/ balade
Les pages des artistes
par Marie-Odile Biry-Fétique, Lisa, Aléna, Marie-Pierre Arpin-Bott
8 Juin 2020
L’homme aux miroirs.
par Marie-Noëlle Wucher
8 Juin 2020
Louis Aragon a traversé le XXème siècle dans tous ses états.
La complexité de son personnage fonde le thème du miroir et son œuvre signe une quête d’identité permanente.
Ses origines s’avèrent des plus complexes. Il les présentera sous différentes versions : est-il né à Paris le 3 octobre 1897 ou sa mère accouchera-t-elle de lui sur l’esplanade des Invalides ou encore est-il né à Madrid. Quelle est la vérité ? Si le thème du miroir est récurrent chez lui, il est aussi un homme qui s’affichera masqué.