Éphéméride 8

Sommaire
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La névrose résiste au temps moderne
par Martin Roth
Éditorial -
Dans une société de communication, les virus ont toujours de beaux jours devant eux
par Philippe Breton
VIRUS ET SOCIÉTÉ -
Un corps à virus. Critique du discours dominant
par Yehiel Mergui
PRISE DE POSITION -
Et si l’on cherchait un mythe fondateur de J. Lacan ?
par Jean-Richard Freymann
MYTHE INDIVIDUEL DU NÉVROSÉ -
Le dernier roi
par Marie-Noëlle Wucher
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES -
Météo Humaine
par Sophie Néhama
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES -
Les artistes s’expriment
par Marie-Paule Arpin-Bott, Lisa, Marie-Odile Biry-Fétique, Aléna
ÉCHAPPÉES ARTISTIQUES
La névrose résiste au temps moderne
par Martin Roth
28 Mai 2020
La névrose n’est toujours pas morte. Elle ne se tait pas. Peut-être faut-il tendre l’oreille pour entendre ses méandres discursifs, mais ceux-ci persistent. Les modifications plus ou moins bruyantes, plus ou moins insidieuses, des discours alentours donnent de nouvelles formes expressives aux conflits névrotiques. Mais elles ne les anéantissent pas. Elles les empêchent, ça oui ! C’est même leur objectif. Étouffez les bruits des pulsions ! Taisez la voix surmoïque qui pousse à jouir ! Détruisez la moindre manifestation du si subversif désir ! Le discours ambiant cherche la normativité, le conforme, le confiné à la statistique commune. Lisez Le conformiste de Moravia pour voir d’où peut provenir et où peut mener l’exigence d’être conforme. Le discours ambiant tente d’astreindre le moi à une seule voie possible. Réminiscence illusoire d’une image partagée. En cela ce discours véhicule une certaine morale éducative aux échos d’autorité. Recette classique pour asseoir un pouvoir. La névrose est bien là pour rappeler l’échec de cette tentative.
Dans une société de communication, les virus ont toujours de beaux jours devant eux
par Philippe Breton
28 Mai 2020
Le coronavirus a surpris une civilisation mondiale en pleine mutation. Depuis près d’un demi- siècle, la plupart des sociétés humaines s’étaient engagées, de façon convergente, dans la déclinaison d’une utopie née après la dernière guerre mondiale, celle de la « société de communication ». Les étapes de ce qui restera rétrospectivement comme une grande fuite en avant, ont été l’expansion de la cybernétique et de la pensée technicienne, la fin du communisme, la mondialisation de l’économie, la restructuration du lien social grâce aux nouvelles technologies, le délitement des frontières.
La clé de ce grand chambardement a été la valorisation à l’extrême de la communication, devenue un impératif catégorique, alors que cette notion était presque inconnue jusqu’au milieu du XXème siècle. Là où la vertu était du côté de la discrétion, de la retenue, du quant-à-soi, de la direction de l’intérieur, de la profondeur, la nouvelle doxa a mis en avant, dans un retournement presque point à point, l’exhibitionnisme, la vanité, le conformisme, la superficialité. Là où la frontière protégeait et permettait de reconnaître à leur juste mesure l’altérité des autres, l’universalisme communiquant a fait du voyage où l’on ne cherche que le même, la norme du déplacement. Là où on valorisait comme le bien le plus précieux la richesse de l’intériorité, on a promu comme valeur suprême l’interactivité permanente.
Un corps à virus. Critique du discours dominant
par Yehiel Mergui
28 Mai 2020
Et si l’on cherchait un mythe fondateur de J. Lacan ?
par Jean-Richard Freymann
28 Mai 2020
I – Loi du retournement : mythe – fantasme chez Lacan
L’intérêt d’écrire d’une semaine à l’autre est que le fil métonymique se dessine tout seul ; il suffit d’attendre les productions de sa propre imagerie, ses propres fantasmes le concernant.
À propos du « fil personnel », je me suis rendu compte que je n’ai jamais interrompu le dialogue avec ceux qui ont poursuivi les échanges avec moi, qu’ils aient été amis, ennemis, complices, élèves, maîtres… Cela a sans doute à faire avec quelque fantasme d’immortalité. Mais je persiste à penser que quelqu’un qui se prétend psychanalyste et qui refuse de dialoguer – même de manière véhémente – cela est sans intérêt.
Dans cette idée, j’ai dû produire quelques identifications avec des maîtres et je pense en particulier à la personne de Jean Clavreul et aussi de Jacques Lacan. Je ne fais pas allusion ici à Lucien Israël, où la recette était plus compliquée, avec entre nous quelques maîtres talmudiques et de la culture littéraire commune.
Le dernier roi
par Marie-Noëlle Wucher
28 Mai 2020
Comme un joyau, Grenade resplendissait en ce premier jour de l’an 1492. Les frimas ne l’avaient point encore gagnée, mais c’est dans un tout autre siège qu’elle étouffait.
Les rois catholiques, depuis 10 ans d’âpres luttes, l’assiégeaient désormais. En effet, Grenade était le dernier territoire musulman qui résistait à la Reconquista depuis VII siècles. Le dernier roi de Grenade, Boabdil, était surnommé « El rey chico », « L’enfant roi » par les Espagnols et « Zogoïbi », « Le malencontreux » par les arabes, car avant sa naissance, un oracle avait signifié à sa mère Aïcha qu’il serait le dernier roi de Grenade.
Météo Humaine
par Sophie Néhama
4 Août 2020
Chaque jour, depuis le 21/03/20, je propose une Météorologie Humaine
, écrite dans la spontanéité du soir, moment où les enfants, les sensations et les mots se couchent…
Sophie Nehama
Le 02/04/20 à 21h33… Dégagé / 9°C
Coucher du soleil à 20h03
Modification
Lente Minutieuse
Progression journalière Le soleil gagne chaque jour
Précieuse minute Mue de fonctionnement
Les artistes s’expriment
par Marie-Paule Arpin-Bott, Lisa, Marie-Odile Biry-Fétique, Aléna
28 Mai 2020