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Éphéméride 12

Éphéméride 10 Août 2021

Sommaire

  • Ouvrir la parole ?..
    par  Cyrielle Weisgerber
    Éditorial
  • Le rapport des 1000 jours de septembre 2020
    par  Eva-Marie Golder
    Le Psychanalyste et les discours ambiants
  • c19.info/fr/psy ou Le soutien psychologique 2.0 en temps de pandémie : une révolution en psychiatrie
    par  Claire Payen
    Le Psychanalyste et les discours ambiants
  • Mises à mal de l'humain et points de fuite du désir
    par  Cyrielle Weisgerber
    Billet d'où ?
  • L'enfance témoigne
    par  Martin Roth
    Entre divan et théories
  • Le Fort-Da des idéaux – Le Surmoi n'est pas l'Idéal du Moi
    par  Jean-Richard Freymann
    ENTRE DIVAN ET THÉORIES
  • Addictions et cliniques de l'effondrement
    par  Claude Escande
    ENTRE DIVAN ET THÉORIES
  • Une question de fin d'analyse
    par  Marc Lévy
    Entre divan et théories
  • Das Kind ou Du jugement d'attribution et d'existence
    par  Marc Lévy
    Entre divan et théories
  • Commentaire du Chapitre V : il faut prendre le désir à la lettre" (Colloque de Royaumont, 1958)
    par  Claude Ottmann
    Entre divan et théories
  • L'« a » cause du désir
    par  Nicolas Janel
    Entre divan et théories
  • Passion
    par  Matthieu Dollfus
    Entre divan et théories
  • Lumière et Pianissimo
    par  Marie-Noëlle Wucher
    ENTRE DIVAN ET POÉSIE
  • Le chemin des transferts et des amours
    par  Audrey Bauerle
    ENTRE DIVAN ET POÉSIE
  • Témoignage « Après la pluie, le beau temps »
    par  Alix Enriquez
    ENTRE DIVAN ET POÉSIE
  • Les mythes de Lacan et les mythes lacaniens
    par  Jean-Richard Freymann
    CONCLUSION
Éditorial

Ouvrir la parole ?..

par Cyrielle Weisgerber

Été 2021

Je tourne autour de l’idée – « ouvrir la parole ?.. » – depuis deux à trois semaines à présent.

Par quel bout l’attraper ? Comment en dire quelque chose, en faire entendre quelque chose ? J’ai tenté, d’une façon puis d’une autre, ratages successifs – les mots se font explicatifs, affirmatifs, péremptoires, rhétoriques – petits cailloux noirs et lisses, pleins, lourds, ils s’amoncellent et s’agglomèrent en pierres compactes, monolithes, pierres tombales – « ci-gît le mouvement désirant », « ci-gît le sujet ».
Et c’est bien l’idée, précisément. Si le discours, si les mots ne portent pas en eux une brèche, une vacuole, un petit espace où peut venir se loger l’autre, alors la parole n’est qu’enfermement.

Notre métier d’analyste est complexe à définir : quel acte analytique ? Ce pourrait en être une version, peut-être : ouvrir la parole.

Le Psychanalyste et les discours ambiants

Le rapport des 1000 jours de septembre 2020

par Eva-Marie Golder

Été 2021

Introduction

Il y a peu de temps, un document gouvernemental est sorti concernant l’accompagnement des familles autour de la naissance et des trois premières années. Une bonne initiative, au demeurant, si ce n’est qu’une fois de plus c’est une commission ad hoc, avec des orientations très précises, et probablement un cahier des charges explicite, qui détermine et préconise des aménagements dont certains, d’ailleurs, ont déjà été adoptés. D’autres pourraient l’être à l’avenir et présagent une mainmise dangereuse sur la vie des familles, tant la volonté de prévenir d’éventuels dangers travesti une véritable surveillance et contrainte inacceptables. Ce n’est pas la première fois que cela se présente, mais on n’entend plus les mêmes protestations que lors du projet GAMIN dans les années 1970 et le rapport de l’INSEE dans les années 2000. Le Covid-19 a certainement détourné le regard sur autre chose de plus urgent. Pourtant, si toutes les préconisations de ce rapport sont appliquées, cela présagerait un contrôle qui n’a plus grand-chose à faire avec la vie dans un État démocratique. Le texte qui suit en fait une analyse.

Le Psychanalyste et les discours ambiants

c19.info/fr/psy ou Le soutien psychologique 2.0 en temps de pandémie : une révolution en psychiatrie

par Claire Payen

Été 2021

Introduction

Le 17 mars à 12h le confinement de la population française est ordonné sur l’ensemble du territoire national, suite au discours du Président de la République, Emmanuel Macron, la veille. Il parle de « guerre sanitaire » contre la COVID-19. L’ennemi est un virus, apparu dans l’ombre d’un marché d’animaux vivants à Wuhan (Chine). Il dépasse les frontières, touche nos voisins italiens, s’échappe de la télé et déferle chez nous. Il est d’autant plus dangereux qu’invisible. L’espace Schengen se ferme, tout déplacement restreint au strict nécessaire. Les rassemblements sont interdits, les contacts humains deviennent fatals, le retranchement chez soi, le maître mot. Tous les ingrédients sont réunis pour édifier un climat de pandémie d’allure hypochondriaque. Chacun se demande s’il n’a pas attrapé le coronavirus, craint pour ses proches et ne comprend rien à cette maladie naissante.

Une initiative naît alors, développée par la société Nabla, dont l’équipe est majoritairement constituée d’ingénieurs et de médecins, engagés dans la transformation de la pratique médicale, grâce à l’intelligence artificielle (IA). Plus précisément, il s’agit d’un site : c19.info, sous la direction médicale du docteur Anne-Laure Rousseau, médecin vasculaire, avec l’aide du docteur Stanislas Harent, infectiologue.

Billet d'où ?

Mises à mal de l'humain et points de fuite du désir

par Cyrielle Weisgerber

Été 2021

« Tout » est dans le titre.
Tout ce qui me pousse à écrire aujourd’hui, ce que j’aimerais vous faire entendre aujourd’hui, en partie au moins – que pouvons-nous faire entendre, que pouvons-nous entendre, entre malentendus, projections et faux semblants ?.. -, tout est dans le titre. Je vais essayer de déplier un peu.

 

Points de fuite du désir

Une discussion avec Jean-Richard Freymann m’a donné l’envie d’écrire ceci, aujourd’hui (18 décembre 2020).
Il a évoqué le rôle du point de fuite dans les tableaux, et le moment de révolution de l’art pictural qu’a été l’invention de la perspective. La perspective implique un point de fuite du regard, un point à travers le tableau, au-delà du tableau, qui fait passer du plat de deux dimensions à la profondeur et l’espace de trois dimensions.
Le désir est un point de fuite dans le tableau, a-t-il ajouté. Le mouvement désirant ouvre un point de fuite, ouvre la perspective.

Entre divan et théories

L'enfance témoigne

par Martin Roth

Été 2021

La troisième vague est incontestablement psychique. Elle est visible explicitement par une augmentation du nombre et de l’intensité des symptômes, des appels à l’aide et des souffrances de notre jeunesse. Elle est également insidieuse, elle croît comme un sous-courant, invisible et pourtant efficient. Cette transformation silencieuse va tôt ou tard rejoindre la superficie et alimenter le cortège des symptômes. Ces deux manifestations, visible et invisible, dialoguent constamment dans le champ pédopsychiatrique. Les troubles observables entraînent des modifications psychiques qui, à leur tour, influent sur les comportements.

La crise actuelle fait également effet loupe sur l’influence du social sur l’individu. « Une épidémie est un phénomène social avec quelques aspects médicaux » disait R. Virchow, grand médecin du XIXe siècle. Les « psys » pour enfants et adolescents sont témoins de cette souffrance sociale.

ENTRE DIVAN ET THÉORIES

Le Fort-Da des idéaux – Le Surmoi n'est pas l'Idéal du Moi

par Jean-Richard Freymann

Été 2021

La crise est une série d’allers-retours du côté des idéaux. Tout d’abord se pose la question de la création de l’idéal. Arrivent ensuite des moments idéalisants et l’on peut s’attendre à des formes de chute des idéaux.

J’ai travaillé longtemps la différence entre l’idéalisation et la sublimation. Pour résumer l’idéalisation concerne avant tout la question de l’objet et la sublimation concerne un devenir spécifique des pulsions.

J’aime bien le triptyque qui est proposé aujourd’hui :

  1. L’idéal : c’est une constitution du sujet, du Moi, de l’exigence.
  2. L’idéalisation concerne avant tout le dispositif amoureux. L’amour de l’autre c’est de donner du sens à l’univers et à l’existence. De plus il s’agit d’un des héritages fondamentaux du complexe d’Œdipe. C’est l’Untergang du complexe d’Œdipe ou la base des héritiers du complexe d’Œdipe :
    • Idéal du Moi
    • Surmoi
    • Prise dans le collectif
    • Fantasme
      L’idéalisation concerne avant tout une constitution et le paradoxe est qu’il ne s’agit pas directement de la question du désir.
  3. L’idéologie qui, elle, se noue dans le collectif.
ENTRE DIVAN ET THÉORIES

Addictions et cliniques de l'effondrement

par Claude Escande

Été 2021

Intervention lors de la formation Apertura Arcanes Les différentes addictions aujourd’hui et les relations d’objet, 25 novembre 2020

La clinique des addictions est depuis toujours encombrée de savoirs erronés, de malentendus de dictats idéologiques, politiques et objectivants. Le malentendu le plus récurent est de considérer les « objets » de dépendance comme s’il s’agissait d’objets du désir et du manque et de penser qu’il suffirait de les éradiquer ou, en entrant en compétition avec eux, le sujet dépendant parviendrait à s’en séparer. Mais nous avons appris que la souffrance était ailleurs occulte, indicible dans une première intention et que les personnes dépendantes se servaient par exemple des drogues, de l’alcool… comme pharmakon qui est à la fois un remède et un poison pour la transformer, la déplacer. Nous savons également que les sevrages et que toutes les alternatives de se séparer des produits sont souvent marquées par des rechutes des patients, rechutes qui ne sont pas à considérer comme des échecs mais des paliers où se tient un symptôme majeur et souvent masqué avec la crainte de l’effondrement ou de l’effondrement lui-même.

Entre divan et théories

Une question de fin d'analyse

par Marc Lévy

Été 2021

Ayant pu constater que les fins d’analyse, voire les institutions peuvent être le lieu de dynamiques sociales particulières, je me suis intéressé à ces questions, en particulier à partir du nœud de trèfle et du nœud borroméen. Avec comme autre interrogation subsidiaire : le nœud de trèfle peut-il évoluer en borroméen, et vice versa ?

Mais avant de déplier toutes ces questions, entrons dans la problématique. La topologie lacanienne nous propose deux objets tout à fait particuliers au terme de la démarche topologique : la bouteille de Klein et le cross-cap.

Ces deux objets topologiques ne sont pas identiques mais ils sont porteurs d’une équivalence, un lieu de leur structure ne répond pas aux lois qui régissent l’espace euclidien. Dans la théorisation lacanienne, elles sont le support de présentation d’un concept métapsychologique.

Entre divan et théories

Das Kind ou Du jugement d'attribution et d'existence

par Marc Lévy

Été 2021

Premier long métrage de Wim Wenders, l’angoisse du gardien de but au moment du pénalty.
Revoir ce film après quelques décennies avec un regard différent.
Comme il en sera dans ses créations ultérieures, le climat est particulier, ample vaste, descriptif, proche du nouveau roman ? Un des thèmes abordés qui le sera toujours sur un mode répétitif : la présence de l’enfant.
Nous sommes pris dans un road movie à l’autrichienne ; le co-scénariste Peter Handke y est-il pour quelque chose ? Dérive d’un homme gardien de but international qui de Vienne se retrouvera aux confins d’un pays sur une frontière fermée à tout échange, présence oppressante. Là se sont installés une aubergiste, ancienne maîtresse de notre homme, et son enfant.

Entre divan et théories

Commentaire du Chapitre V : il faut prendre le désir à la lettre" (Colloque de Royaumont, 1958)

par Claude Ottmann

Été 2021

Le premier rapport du colloque international de Royaumont sur « La direction de la cure et les principes de son pouvoir » publié dans La psychanalyse (vol 6, p. 169) en 1961, puis dans les Ecrits en 1966, est donné en cinq chapitres :

  1. Qui analyse aujourd’hui ?
  2. Quelle est la place de l’interprétation ?
  3. Où en est-on avec le transfert ?
  4. Comment agir avec son être
  5. Il faut prendre le désir à la lettre

Jacques Lacan y dénonce les dérives et innovations malheureuses post-freudiennes et préconise un retour à Freud pour, de là, avancer selon ses propres innovations (notamment le rôle du signifiant) en confortant et en généralisant la découverte freudienne sans la dévoyer. Nous proposons ici une lecture du cinquième chapitre, sections une à six.

Entre divan et théories

L'« a » cause du désir

par Nicolas Janel

Été 2021

De la dernière journée de formation APERTURA qui était sur le thème « violences explicites, violences implicites et intimes violences », je retiens qu’il n’y a pas la violence, mais les violences. Même si on aimerait faire de l’Un en repérant un mécanisme commun sous-jacent aux violences, on tombe plutôt sur une approche davantage « partielisée ».

Ainsi, le registre des violences ne se restreint pas à ce qui est « attentatoire au sujet » pour utiliser les termes de Thierry Vincent. Liliane Goldsztaub nous avait évoqué notamment quelques violences fondamentales qui participent à la constitution du sujet, comme le traumatisme de la naissance1, ou l’agressivité des pulsions qui est première comme nous le rappelait Jean-Richard Freymann à partir de Freud.

Entre divan et théories

Passion

par Matthieu Dollfus

Été 2021

Petit essai pour le séminaire de Corpo Freudiano (Paris) du 21 mars 2021

« Le temps de chaque jour est élastique. Les passions que nous ressentons le dilatent, celles que nous inspirons le rétrécissent et l’habitude remplit le reste1. »
                  Marcel Proust, A la recherche du temps perdu

Article « Passion » dans Le champ de dictionnaires

L’étymologie selon Bloch/Warburg (qu’affectionnait tant Lacan)2

Article très court. Cite Saint-Léger (Xe) et surtout Montaigne (1538). Passion au sens de souffrance ; référence à la passion du Christ. Une première fois au XIIIe du latin de basse époque, passio et passionalis « qui a subi une souffrance physique ». Jusqu’au XVIe. Alors que les sens parallèles apparaissent à partir du XVe.

ENTRE DIVAN ET POÉSIE

Lumière et Pianissimo

par Marie-Noëlle Wucher

Été 2021


au fond du plus profond silence il se tient
sobre et discret
mais ses paroles sont le feu et son visage
plus lumineux que la lumière

ENTRE DIVAN ET POÉSIE

Le chemin des transferts et des amours

par Audrey Bauerle

Été 2021

Un jour, un mois, une année. Des années… 10 années bientôt.
L’exigence et l’avancée dans l’effort et l’essoufflement. Les quatre saisons qui se répètent.
Telle une partition musicale, la vie est une mélodie.
Dure et douce, forte et calme comme les battements d’un cœur ou d’une pierre contre un rocher.

ENTRE DIVAN ET POÉSIE

Témoignage « Après la pluie, le beau temps »

par Alix Enriquez

Été 2021

Aujourd’hui, lundi, premier jour de la semaine, il ne cesse de pleuvoir. On dirait que le ciel pleure, comme pleurent les passants qui s’abritent derrière leur parapluie bien trop étroit pour recueillir l’eau du ciel. Cette eau du ciel qui ruisselle au-dessus de nos têtes mais également le long les rigoles qui se forment sur le sol.

Étonnant, d’ailleurs, ce terme de « rigole » qui me fait rire justement par sa connotation joyeuse, tandis que pour moi, la pluie est associée aux pleurs du ciel. Entre rires et larmes – davantage larmes que rires, à vrai dire – voilà à quoi ressemble cette étrange période de « re-déconfinement ».

CONCLUSION

Les mythes de Lacan et les mythes lacaniens

par Jean-Richard Freymann

Été 2021

Séminaire de Jean-Richard Freymann TRAUMATISMES, FANTASMES, MYTHES
Séance du vendredi 21 Mai 2021 (par zoom)

Nous allons parler aujourd’hui de choses un peu difficiles. À partir de la question du mythe je voudrais arriver à définir la place structurale possible des symptômes. Il convient de saisir que les mythes de Lacan représentent les apports géniaux de ce dernier ; quant aux mythes lacaniens ils ont à voir avec ce en quoi les lacaniens ont réussi à transformer les apports fondamentaux de Lacan. Au niveau de la pratique, le but est d’arriver à se re-brancher sur les mythes de Lacan, par lesquels il a bouleversé tous les apports, en particulier freudiens.

Deux ouvrages me semblent importants pour ce retour au mythe de Lacan :

Le retour à Freud de Jacques Lacan de Philippe Julien1 et

Le mythe individuel du névrosé2 que Jacques-Alain Miller a fait paraître, où il est question du symptôme mais ailleurs que chez les analystes. Cela s’est passé au collège de philosophie.

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