D'un point de vue métapsychologique, c'est une question de pot et de fleurs, si l'on file le schéma optique.
Le pot du corps, et les fleurs des pulsions partielles.
La pratique du thérapeute est de permettre de reconnaître ces pulsions partielles, (au moins les plus bruyantes), de ramener les pulsions partielles vers le moi, voire activer la métaphore paternelle qui noue idéalement les pulsions partielles au corps par une loi symbolique ; mais tel est l'idéal théorique.
Or pour Freud la pulsion émerge entre psyché et soma ; qu'en est-il du soma ?
Une lecture de das Ding de l'éthique par temps de confinement.
Pourquoi ce texte : il s'est imposé dans le contexte du confinement, d'abord dans la suite des questions soulevées par la mise en forme par écrit d'un exposé traitant de la mémoire du corps. Puis sa seconde origine se situe dans les questions ayant surgi suite à la tenue du séminaire, animé avec Amine Souirji, qui nous amène actuellement à la lecture de : L'éthique de la psychanalyse, Jacques Lacan 1959/1960.
C'est la formule certes un peu énigmatique : la sublimation c'est élever l'objet à la dignité de la chose, qui apporte son lot de questions.
En association à cette formule vient évidemment la question, c'est quoi cette chose, ce : das Ding. Y a-t-il un rapport, et si oui lequel, avec ce passage du phallus positivé au phallus négativé, que nous retrouvons représenté sur le graphe du désir. Et pour clore le tout, en arrière fond la question de la métaphore paternelle...
Ces points semblent disparates, mais il est envisageable qu'une même logique les soutiennent.
Corps imaginaire et phallus positivé.
Suite à mon questionnement sur le corps, même si les points ne sont pas superposables ; la phallicisation est une des destinées possibles du corps. Les objets tel le corps lui même, voire des parures tels bijoux ou œuvres d'art peuvent incarner cette fonction.
Le phallus négativé se présente par son absence de l'espace spéculaire. Comment peut- il se repérer vis à vis du corps ?
La métaphore paternelle permet, telle est mon hypothèse, de créer les conditions de la négativation du phallus, et c'est le meurtre du père de la horde primitive qui mythifie ce moment ; et permet de passer de ce père incarné à une Loi symbolique ; passage qui creuse l'espace temps et construit l'abstraction, abstraction dont la lettre est le support. Autrement dit comment passer de tuer un homme à tu haïs un homme, puis au : tu es un homme ? Encore faut-il trouver un père qui accepte à être tué, symboliquement ; c'est-à-dire céder sa place. Toi le père en acceptant d'être tué, tu te garantis une descendance.
La négativation de ce phallus imaginaire, engendrant un phallus symbolique, creuse concomitamment l'espace temps permettant de passer de l'objet à la chose.
La chose si l'on suit cette logique ne serait pas primitive, mais seconde ! Seconde à l'introduction du symbolique.
Qu'en est-il, si l'on suit ce raisonnement, de la sublimation ?
Si Lacan nous propose la formule : élever l'objet à la dignité de la chose, il nous fait entendre qu'il reste un hiatus entre l'objet et la chose.
Serait-il possible de rapprocher cette question du deuxième temps de la métaphore paternelle, temps où la mère annonce le père « de façon voilée » comme nous le propose Lacan ?
La sublimation adviendrait-elle dans un contexte de père voilé ? même question !
Ce qui ne serait pas refoulé, mais voilé, serait-ce la part de désir meurtrier ?
Mais si il y a refoulement les idéaux ça vient comment ? Les investissements sont ce des symptômes ? Le Ding serait la trace du refoulement, pas sûr ?
Pour conclure, certes l'objet est élevé à la dignité de das Ding. Mais ce n'est pas pour autant que c'est un Ding, une chose, l'objet reste objet, mais une autre fonction lui est reconnue. Point.
Remarque qui n’a peut-être rien à ‘voir’ : le cross cap est maintenant concevable dans un espace à trois dimensions, car il suffit d'envisager le développement de la figure dans le temps, pas seulement sur un mode statique, une fois de ci et une fois de là, alternativement.