En consonance avec la tradition de collaboration de la FEDEPSY, l’ATO – école de psychanalyse à Belo Horizonte – a elle-même des liens de dialogues établis avec les différentes écoles de psychanalyse dans le but d’établir des échanges et de transmettre la psychanalyse. Le partenariat avec des analystes de la FEDEPSY au Brésil et en France renouvelle aussi bien le désir de transmission que le désir de mettre à l’épreuve les mutations et les orientations diverses qui prennent pied sur la subjectivité de notre temps.
Le partenariat engagé à partir de 2018 avait comme thème initial d’études : « Pulsion, sexualité et formes de vie dans la clinique psychanalytique actuelle ». La sexualité comme thème fondateur de l’œuvre de Freud qui a été inépuisablement revisité par Lacan a été le pivot de nos rencontres tout au long de cette année. L’économie de la jouissance révèle ce qui est le plus singulier au sujet. Les destinations sexuées et pulsionnelles de chacun nous donnent l’indication qu’il n’y a pas de modèle et encore moins de norme concernant l’utilisation du phallus. Les formules de la sexuation et la clinique borroméenne en témoignent. Les symptômes, les pulsions, la jouissance, les semblants et les liens érotiques étaient des thèmes travaillés, alors que des cas cliniques étaient également portés au sein du débat. Cette année-là nous avons encore travaillé sur des thèmes tels que les politiques du symptôme (érotisme et souffrance psychique), les corps parlants / les corps sexués, les destinations sexuées et leurs pulsions, la jouissance queer, la sexualité et les semblants.
L’année suivante (2019), l’hystérie nous a fait un appel à sa révision. Le phénomène hystérique ne cesse de remettre en cause la psychanalyse, mais on s’est demandé avec Lacan où sont-elles les hystériques d’autrefois ? La place de l’hystérie comme symptôme du malaise dans la culture nous indique que dans ses plaintes et ses confessions, le réel est en jeu. Même si l’hystérie a disparu aujourd’hui dans les nomenclatures actuelles liées aux neurosciences, elle ne cesse d’interroger la médecine et de démasquer la fonction du maître. C’est en
consentant à défaire sa propre position de maîtrise que le désir de Freud a pu ouvrir la voie à la fondation de la psychanalyse. Tant dans l’hystérie que dans les cas cliniques courants de névrose d’un sujet moderne, Freud fait remarquer une satisfaction en jeu dans le symptôme qui va au-delà du plaisir, une jouissance que chacun extrait de son symptôme, une jouissance basée sur le réel et non pas sur le déchiffrement.
Cette année, les thèmes traités étaient :
- mythe et vertige - relecture du mythe individuel du névrosé ;
- - sexuation et invention - un savoir-faire à l’étrangeté de la jouissance ;
- l’état névrotique commun ;
- le rôle de l’hystérie dans le passage du maître à l’analyste ;
- hystérie, fantaisie et mythe ;
- l’invention de l’hystérie.
En 2020, sous le thème « Traumatisme et fantaisie », la proposition de travail a commencé par un retour au concept de mythe à travers une réflexion sur l’expression forgée par Lacan : « le mythe individuel du névrosé ». Le trauma à proprement parler a commencé avec la pandémie où nous nous sommes tournés vers cet événement, essayant a minima de soutenir dans ce temps suspens notre travail clinique et de transmission. Actuellement nous sommes dans ce processus de reprise de nos activités de collaboration, sachant que ce n’est que dans l’après-coup que nous récolterons les effets de ce réel. Les manifestations du traumatisme font appel à une responsabilité du sujet, lorsqu’on sait que l’une des destinations de l’invasion du trauma est la fixation qui fait sceller la répétition, les symptômes, l’angoisse, les inhibitions et les somatisations. Plutôt que d’aborder le traumatisme du côté d’une quelconque causalité, il faudrait l’aborder donc en fonction de la réponse que le sujet en donne.