Exposé de Ferdinand Scherrer lors du séminaire FEDEPSY – ASSERC « Le transfert et l’amour » de Jean-Richard Freymann qui a eu lieu le 24 mai 2019.
D’abord ce petit préalable : Freud nous invite à le lire en pensant à Rembrandt, un peu de clarté et beaucoup d’obscurité. À quoi fait écho Lacan : « j’enseigne quelque chose dont le terme est obscur4 » et « je travaille dans l’impossible à dire. Est-ce qu’on m’entend ? 5 » ou encore « comment enseigner ce qui ne s’enseigne pas ? voilà ce dans quoi Freud a cheminé6. » Il arrive encore à Lacan de ranger ses Écrits parmi les textes mystiques ou de les comparer aux rochers des jardins Zen autour desquels les moines ratissent comme Lacan autour des rochers de la Chose freudienne. Je ne puis m’empêcher d’ajouter encore ces autres assertions en écho de Freud et de Lacan.
Patrick Anderson est professeur émérite de l’Université des sciences du langage de Franche-Comté. Son livre Une langue à venir n’a pas de lien direct avec la psychanalyse ni même avec les sciences du langage, mais il est une interrogation sur ce que c’est d’enseigner une langue et de parler du désir. Ce livre est subversif. Il innove dans la méthode traditionnelle de l’enseignement des langues étrangères.
Au centre de son ouvrage, Anderson place le parlêtre et son désir de s’immerger dans une langue autre que la sienne. Il s’appuie sur le livre du Japonais Akira Mizubayashi : Une langue venue d’ailleurs qui retrace la démarche particulière de ce dernier dans l’apprentissage du français. En effet, dans cet apprentissage, le parlêtre émerge en tant que sujet singulier à l’origine d’un désir d’apprendre, d’incorporer, de s’approprier la nouvelle langue. Patrick Anderson commence son livre par l’évocation de l’œuvre de Ferdinand de Saussure.