Le GEP regroupe l’ensemble des activités de la FEDEPSY. Elles se construisent en particulier autour des séminaires et des journées d’études, et comprennent de plus un ciné-club, un atelier d’écriture, des « groupes Balint de la Fedepsy » destinés aux enseignants.
Toute personne membre de la FEDEPSY peut s’y inscrire suivant la disponibilité et les modalités de chaque activité.
Le GEP est également le lieu de la réflexion autour de l’ensemble de ces activités.
Réflexions actuelles autour du fonctionnement du GEP
par Guillaume RIEDLIN, président du GEP
(texte de l’annuaire 2020)
Mais qu’est-ce qu’on voit au juste ?
A savoir quelle est notre place ? Décriée parfois, souvent même, preuve au moins de ce qu’on existe encore aussi. Face aux preuves, d’ailleurs, nous aurions à les faire. Peut-être que personne n’est exempt de cette position qui serait de faire ses preuves, à chacun d’assumer cette perspective qui serait d’être au moins un peu responsable de ce qu’il avance, actuellement plus encore qu’avant.
D’en renvoyer alors aussi la psychanalyse à cet exercice apparaît comme tout-à-fait nécessaire, au risque d’interroger celui qui peut se positionner comme présentant des preuves, mais à prouver quoi ? Une vérité ? Comme Lacan l’évoque dans son séminaire, je parle aux murs[1], la vérité est question du pouvoir, donc, non, ce n’est pas de l’ordre de la vérité, mais simplement du doute ?
A répondre scientifiquement à leurs affaires tout-explicatives, par notre possibilité de soutenir des positions non sachantes, mais savantes et non complètes, serait un positionnement possible, la difficile interprétation des « études scientifiques » orienterait quand même dans ce sens.
A répondre aussi sur un autre plan, celui de la clinique, de la théorisation, de l’élaboration donc. Et enfin d’y répondre sur le plan d’un autre rapport au temps. Qu’est-ce à dire ?
Il est parfois renvoyé à la psychanalyse une position d’éternité, sans acte de fin, d’ailleurs de tous les cliniciens, les analystes sont souvent les seuls à déjouer leur rapport à la retraite, à la fin du travail. C’est en cela que nous travaillons aussi le moment de conclure selon les trois temps logiques de J. Lacan[2], pourtant, à l’inverse, les enjeux du discours courant actuel se caractérisent certainement, plus que jamais, dans un premier temps, de se dépendre de l’événement et de constituer un instant de voir, qui ne soit pas l’instant de coller au voir.
Nous avons tous pu faire l’expérience de notre débilité à être pris par les images répétitives d’attentats, des chiffres morbides d’une pandémie, c’est le coller au voir, urgent, désubjectivant, renvoyant facilement au schéma de psychologie collective, où la trace de la subjectivité s’incarnerait dans le héros, le leader, la mesure choc, immédiate, le mur, la riposte, finalement, la déshumanisation… Nous aurons à nous déprendre également de ces moments hypnotiques confinant et déconfinant la moitié de la population mondiale, voir même plus.
Hors, l’instant de voir, serait déjà de dire : « un instant, mais qu’est-ce que tu as vu en fait ? », la place de cette question n’est pas garantie, elle tient lieu de place trouée sur l’écran que l’on fixe. Elle est garantie par la position analytique, à condition, n’en déplaise à ceux qui vivent de leur savoir, que cette position subsiste et soit incarnée par quelques uns. Une position supposée sachante, au moins, mais qui signe, sur un mode désirant, de ne pas s’y croire.
C’est autour de la préservation, constitution, de cette place que s’organise par exemple le travail actuel de la FEDEPSY au sein du GEP, groupement d’études psychanalytiques, par le biais des nombreux séminaires que l’on peut proposer et autour de l’élaboration en cours concernant notre congrès à venir sur le thème de « Mythes et Traumas ». Ce travail s’organisant également dans un travail de recherche en lien avec l’école strasbourgeoise de psychanalyse (EPS).