À la veille de boucler la Lettre d’avril, des textes imprévus pleuvent dans ma boîte mail. J’en suis ravie, mais devant l’éclectisme des styles, me demande : quel serait le fil directeur de ce numéro ? Dans un premier temps il se dessinait mythologique, avec :
- l’éditorial de Martin Roth : Eros, Thanatos, Oedipe et Icare : entre dualité pulsionnelle, malaise dans la civilisation (la guerre…) et variantes mythiques du destin humain
- un article de Frédérique Riedlin à propos du texte de Lacan, La direction de la cure et les principes de son pouvoir, texte de référence au point de courir le risque de prendre la poussière comme les recueils de mythes oubliés : Frédérique le dépoussière pour nous
- et la présentation par Patrick De Neuter de son livre “Les hommes, leurs amours et leurs sexualités”, abordée sous l’angle mythologique de l’enlèvement d’Europe par Zeus
Puis arrivent les « imprévus » :
- l’éditorial de Jean-Richard Freymann, où se font entendre entre autres les effets de la guerre, les effets des fins de cure, et les effets du tiers (ne pas confondre les trois plans, bien au contraire !)
- un poème de Spyros Tsovilis à propos de la guerre en Ukraine, et sa Lettre ouverte à Ludmilla Skydra, poétesse ukrainienne, dans laquelle il éclaire ce qui sous-tend son poème
- et l’inspiration d’un « billet d’où », venue étrangement de la collusion de Madame Bovary et des émoticônes…
Ne cherchons pas un fil unique ? Les fils sont multiples, chatoyants, se croisent, se rencontrent, sans pour autant tisser un voile aveuglant : nous ne pouvons faire abstraction du contexte, ni nous taire à son propos. Les effets de cure et les effets de poésie sont une résistance, en chacun de nous, à Thanatos qui est à l'œuvre, lui aussi, un peu partout.
Je vous souhaite une belle lecture, à suivre les fils, et dans les brèches…
Cyrielle Weisgerber