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Amours adolescentes

par Marie-Noëlle Wucher, 19 Novembre 2020

Mon bien aimé

Tu te tiens au seuil de ma porte et n’ose pas entrer

Défais ton habit blanc Vois Je t’ouvre ma robe

et te tends les bras Un baiser léger

sur mes lèvres amarantes reste en suspens

pour se poser sur ton front perlé de larmes

et de sueur

Ma bien aimée Je n’ose entrer

de crainte de briser ton corps gracile et tendre

Un baiser sucré flotte sur mes lèvres ivres de désir

en suspens

Tu as les yeux pleins de rêves mon bien aimé

J’aspire à ta couche Je me languis de toi Ouvre moi les bras

Un goût sucré effleure ma bouche altérée

Ma bien aimée Tu es si loin de moi cachée sous le laurier

la bouche close J’aspire à tes murmures

à tes cris d’amour Ne reste pas loin de moi ou je resterai aveugle

à ta beauté

Mon bien aimé La lumière de l’été

ruisselle sur ton corps d’ambre Ton regard doux et velouté me crie de t’aimer

Je n’ose songer me faire tienne pour l’éternité

Ma bien aimée

ton corps presque nubile me consume de désir mais mes bras maladroits

d’adolescent n’ose pas encore ouvrir ta robe

ni déchirer le voile

de ton vêtement pourpré

Mon bien aimé Ne crains point d’ouvrir ma robe

Le soleil ruisselle de désir Les baisers

perlent à mes lèvres Ils sont pour toi seul

Ma bien aimée Le laurier rose frémit de baisers

Suis-je le seul à rimer Je voudrais être le poète

qui ouvrira l’écrin de ta robe

et dormirai

d’un sommeil d’amour tout au long des jours

Mon bien aimé

Je sors de l’eau claire où j’ai baigné mon front C’était comme une caresse

de tes mains nobles

Viens me rejoindre pour nous perdre tous deux

dans l’immensité du désir

Ma bien aimée J’imagine tes petits seins gros comme des noisettes Tu es si belle

lorsque tu t’épanches dans l’immensité

du désir

Mon bien aimé Ton regard fauve pénètre le mien Aimons-nous

avant que des mains gourmandes ne nous arrachent

l’un à l’autre à jamais

Ma bien aimée Non, tu es mienne seule

Ne t’effraie pas devant l’inconnu de tes rêves

Je suis celui-là Reconnais moi

Mon bien aimé L’été mûrit de roses aux fragrances dorées

Aimons-nous sous le grand pommier

Ma bien aimée Je suis le jardinier

qui balaie sous tes pieds la poussière sale

Entre, noble, au jardin nourri de tes rêves

Mon bien aimé Mon amour est plus fort

que la bête sauvage Je me nourris au souvenir

de ton visage

Et j’entends murmurer à mes pieds

l’amour de toi

Ma bien aimée Abreuve toi de mon amour Tout chancelle

Tout malheur s’est tu Il y a si longtemps depuis que je t’aime

ivre

est mon désir de ta beauté

Mon bien aimé Ta voix

est la tendre mélopée de ton amour pour moi Ta voix frémit de perles Ah que j’aspire

à parer ma tiare pour mieux t’aimer

Ma bien aimée Sur tes hanches

le ruissellement noir de tes cheveux

ravive mon désir de baisers Tes lèvres s’offrent

à ton bien aimé Car je suis celui-là

que tu cherches et aimes pour l’éternité

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