Aujourd’hui, lundi, premier jour de la semaine, il ne cesse de pleuvoir. On dirait que le ciel pleure, comme pleurent les passants qui s’abritent derrière leur parapluie bien trop étroit pour recueillir l’eau du ciel. Cette eau du ciel qui ruisselle au-dessus de nos têtes mais également le long les rigoles qui se forment sur le sol.
Étonnant, d’ailleurs, ce terme de « rigole » qui me fait rire justement par sa connotation joyeuse, tandis que pour moi, la pluie est associée aux pleurs du ciel. Entre rires et larmes – davantage larmes que rires, à vrai dire – voilà à quoi ressemble cette étrange période de « re-déconfinement ».
Le deuxième confinement que nous avons connu ou plutôt le reconfinement était bien plus léger, moins austère que le premier et le « re-déconfinement » est à son image, en demi- teinte. Les cafés, les cinémas et les théâtres sont encore fermés et les rues, que l’on traverse ont encore ce goût de morosité, ce parfum de tristesse qui s’étire, de lumières qui s’étiolent avant de plonger brusquement dans la nuit.
Ainsi, si le premier déconfinement rimait avec l’arrivée du printemps, le second résonne avec la venue inopinée de l’hiver. Et cela, personne n’en avait vraiment conscience avant de le vivre cruellement. Le ciel d’automne a troqué son habit rougeoyant de lumière pour un manteau sombre et rapiécé où les nuits paraissent si longues, où les jours paraissent si courts, rabougris, réduits à peau de chagrin,
Ce « re-déconfinement » se conjugue donc avec le mot « obscurité » et son cortège d’ombres, errantes, de sombres présages, d’épidémie qui stagne, de découragement qui nous gagne. Et le déluge, qui éclate en ce jour de décembre, semble en être la preuve la plus éclatante.
Pourtant, au loin, à travers le tissu humide et gondolé de mon parapluie, je crois discerner une trouée de lumière dans ce ciel de plomb. Un espoir naît comme une luciole dans la nuit. Bientôt des jours meilleurs ? Il faut l’espérer ou bien tenter d’y croire. Et je continue de marcher avec ce brin d’espoir au fond de moi. Ne dit-on pas d’ailleurs : « Après la pluie, le beau temps. » ?