La Lettre #21 – Novembre 2023

Sommaire
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« Frères humains...[1] » où êtes-vous passés ? Plus rien ne sera comme le 7 octobre 2023
par Jean-Richard FREYMANN
Éditorial -
Le séminaire 2024 de Jean-Richard Freymann
par Jean-Richard FREYMANN
Échos des séminaires -
À propos de « William Conrad », de Pierre Boulle
par Thierry VINCENT
Petite Chronique du temps qui passe -
Pourtant la lumière
par Cyrielle WEISGERBER
Billet d'où ? -
La vieille dame et les chiens
par Bruno BEUCHOT
Entrelacs -
Introduction à la lettre des Collègues Israéliens
par Jean-Richard FREYMANN - Liliane GOLDSZTAUB
Dialogues avec le monde
« Frères humains...[1] » où êtes-vous passés ? Plus rien ne sera comme le 7 octobre 2023
par Jean-Richard FREYMANN
novembre 2023
Chaque fois que les « juifs » pourraient se sentir en sécurité dans le monde, à chaque coup, on les massacre, on les torture, on leur arrache le cœur et les tripes, on en fait des cadavres déchiquetés sans différence entre les générations, du bébé à la femme (fût-elle enceinte), les vieillards… et même les chiens !
Quel est ce monde que l’on croyait dans le « post » de quelque chose ?
Il y a le juif (Nachträglich), pour peu qu’il se soit posé quelque part, mais il y a tous ceux qui sont autour.
Avec tous ceux qui « veulent bouffer du juif » et ceux qui en sont fascinés.
Je me rappelle, cette phrase de mon père, où il reconnaissait les antisémites comme ça : « Mais, mon meilleur ami aussi est un juif ! »
Et voici concerné la place du juif : un « Tiers » de drôle de nature. Exclu, inclus et parfois neutre, présent ou retiré dans sa communauté.
À la question : mais pourquoi ces programmes répétitifs au cours des millénaires, pourquoi on en veut à ce petit état d’Israël que le concours des nations a mis des siècles à créer !
Étrangement Freud n’était pas très sioniste, il trouvait que ce retour aux sources des Hébreux – comme jugement d’attribution – n’était pas sans danger.
Ce qui ne l’empêchait pas de faire cours à l’Université d’Israël et d’essayer ses cours au Bnai-Brith de Vienne.
Le séminaire 2024 de Jean-Richard Freymann
par Jean-Richard FREYMANN
novembre 2023
« Genèse du discours psychanalytique (Quelle histoire !) par le retour à la clinique »
Présentation du programme 2024 : argument, bibliographie…
« Les formations de l’inconscient vues d’aujourd’hui et les dialectiques symptômes-sinthomes »
Et si les hypnoses individuelles ne correspondaient pas à l’hypnose collective ?
Les réseaux sociaux sont-ils une somme de Mesmérisme ?
À propos de « William Conrad », de Pierre Boulle
par Thierry VINCENT
novembre 2023
William Conrad[1], sous couvert d’un roman d’espionnage, est un grand livre sur l’influence et sur l’hypnose pratiquée à l’échelle des nations, une pratique qui, avec l’invasion russe en Ukraine et ses conséquences, revient sous les feux de l’actualité.
William Conrad est un jeune homme d’origine polonaise devenu un journaliste célèbre dans son pays d’adoption, l’Angleterre, en raison de ses positions patriotiques au moment de l’entrée en guerre de la Grande Bretagne contre les forces nazies. À tel point qu’on lui confie bientôt, au sommet de l’état, la rédaction d’articles encourageant l’effort de guerre et le patriotisme du pays. Il a fait ses études dans une prestigieuse université anglaise, son meilleur ami est un jeune idéaliste qui ne tardera pas à s’engager dans la lutte en Orient contre les Japonais et il est reçu et protégé dans un cercle très influent proche du gouvernement. Il paraît s’acquitter du rôle qui lui est confié, celui d’être propagandiste de la politique de Churchill avec brio et dévouement. Seulement en réalité William Conrad est un agent d’influence nazi dont la mission est de s’élever au sein de la hiérarchie anglaise pour la subvertir de l’intérieur. Une première étape impeccablement accomplie, puisque William Conrad est devenu tellement populaire qu’il reçoit de nombreuses lettres d’admirateurs et d’admiratrices de tout le pays.
Pourtant la lumière
par Cyrielle WEISGERBER
novembre 2023
Partout des ténèbres ?
Tout est sombre. Tout est crispant. Tout est glaçant. Au niveau national, international, planétaire, social, personnel, mis en abîme pour l’analyste par le discours des patients et analysants – réflexions d’horreur à l’infini.
La fonction du psychanalyste est de ne pas prendre au pied de la lettre, de se décaler, de lire les mécanismes en jeu ; décrypter que tout ceci n’est qu’une des formes du chaos perpétuel du monde ; se souvenir de l’intemporalité des messagers de l’apocalypse[1] ; se rappeler que la violence, l’agressivité, le pouvoir et son abus, sont indissociables des mécanismes psychiques et pulsionnels. Le tableau se révèle plus sombre encore, alors ? Les ténèbres ne sont pas qu’à l’extérieur, elles sont aussi et surtout au fond de chacun de nous ?
La question se renverse : comment est-il possible qu’il n’y ait pas que les ténèbres, la violence ? Comment est-il possible qu’existent des relations entre humains qui ne sont pas seulement utilisation, consommation, séduction suggestive, abus de l’un par l’autre ? Comment est-il possible qu’existe la rencontre ouverte, la présence généreuse ? Cela existe-t-il seulement ?
Je pense, j’espère, que chacun d’entre nous en a l’expérience, de ces moments de rencontre lumineuse. Sans l’appui de l’expérience, dans la seule réflexion à partir d’une certaine actualité, il y a le risque, voire il y aurait lieu, de douter de l’existence de la lumière[2].
Rappelez-vous, elle existe. Rappelez-vous, certains regards, certains sourires, quelques silences, l’une ou l’autre main tendue. Quelques paroles, même.
La vieille dame et les chiens
par Bruno BEUCHOT
novembre 2023
Charlotte for ever
C’était au temps où Serge Gainsbourg chantait Charlotte for ever (au début des années 80). Je la revois encore, le geste ample, le cigarillo à la main, citant Freud d’une voix tonnante dans sa critique de La naïveté du comportementalisme[2] et dessinant, au tableau d’une salle de l’Institut Goethe de l’Université de Strasbourg, son schéma des actes[3], un pentagone, produit de L’entraînement mental, avec en son centre un personnage à la Chelon coupé en deux à hauteur de ceinture, pour représenter la division subjective du sujet entre le comportement (les phénomènes de surfaces visibles) et la structure…
Elle nous enseignait cela : alors que les vieux livres de psychiatrie étaient jadis remplis de paroles de patients, ceux que l’on trouvait aujourd’hui étaient remplis de statistiques et de diagrammes pseudo-scientifiques.
Introduction à la lettre des Collègues Israéliens
par Jean-Richard FREYMANN - Liliane GOLDSZTAUB
novembre 2023